La méthode parentale « File dans ta chambre » est au centre d’une controverse qui pourrait bouleverser les pratiques éducatives en France. Selon un rapport récent du Conseil de l’Europe, cette pratique, consistant à envoyer un enfant dans sa chambre pour qu’il réfléchisse à son comportement, pourrait être jugée trop brutale et obsolète.
Une méthode en débat
Durant 15 ans, cette méthode a été recommandée par le Conseil de l’Europe comme une manière calme d’instaurer l’autorité parentale. Cependant, Regina Jensdottir, cheffe de la division des droits des enfants, a récemment partagé, dans un mail privé révélé par Le Figaro, que la méthode pourrait être « retravaillée » :
« Un enfant qui s’énerve et désobéit est un enfant qui ne va pas bien. Depuis quand laisse-t-on seul quelqu’un qui va mal ? C’est une sanction psychique inouïe et je pèse mes mots. Si on veut que l’enfant se calme, il faut rester avec lui », déclare Christine Schuhl, éducatrice de jeunes enfants.
Cette déclaration met en lumière un tournant potentiel dans les pratiques éducatives à travers l’Europe et suscite des réactions diverses parmi les parents et les experts.
Points de vue divergents
D’un côté, certains experts et associations soutiennent la position du Conseil de l’Europe, affirmant que laisser un enfant seul dans sa chambre est une forme de violence psychologique et un abandon. Pour eux, laisser seul un enfant en crise potentiellement dévalorise son expérience émotionnelle.
De l’autre côté, plusieurs parents défendent fermement cette pratique. Ils affirment que cette méthode leur a parfois permis de gérer des situations difficiles, notamment avec des enfants violents. Les partisans de cette méthode insistent que :
– Envoyer l’enfant dans sa chambre l’aide à se calmer seul.
– Cela permet aux parents de marquer une pause, évitant ainsi que des émotions fortes ne dégénèrent.
Malgré les divergences d’opinions, le dialogue est ouvert pour explorer d’autres alternatives éducatives viables et non coercitives.
Quelles implications pour les parents français ?
Si la punition de l’isolement dans une chambre venait à être interdite, cela nécessiterait une réévaluation complète des stratégies éducatives utilisées par les parents. Les questions fondamentales tournent autour de l’autorité parentale et de comment maintenir l’ordre dans le foyer sans recourir à des actes perçus comme trop sévères.
Les parents français devront peut-être se tourner vers des méthodes influencées par des approches plus collaboratives et moins punitives, prenant en compte l’état émotionnel de l’enfant et centrées sur le dialogue et l’accompagnement.
En guise de conclusion, il est essentiel de rappeler que la manière dont nous éduquons nos enfants reflète notre compréhension de leur développement émotionnel et psychologique. Ce débat initié par le Conseil de l’Europe est l’occasion parfaite pour revoir les pratiques et peut-être, tout réinventer pour le mieux-être des enfants et futurs adultes.
