Météo-France est formelle : si rien n’est fait pour freiner le réchauffement climatique, les épisodes caniculaires vont doubler et s’intensifier dans les décennies à venir.
Dans l’Hexagone et ses pays limitrophes, les canicules pourraient ainsi devenir plus longues en s’étalant du printemps à l’automne.
Des épisodes caniculaires plus fréquents depuis 30 ans
Doit-on s’habituer aux épisodes caniculaires et s’attendre à les voir redoubler dans le futur ? Pour les météorologistes, il est clair que cette tendance à la canicule va de paire avec « l’accélération du réchauffement moyen observé ».
Ainsi, depuis le début du 21ème siècle et notamment depuis 1980, les vagues de chaleur se multiplient dans de nombreuses régions du monde. Les plus marquantes ont été enregistrées en Europe de l’Ouest en 2003, en Russie de l’Ouest en 2010, au Texas en 2011, et particulièrement en Australie : 2012, 2013 et 2017.
Pour Météo France, à l’origine d’une projection concernant les prochains épisodes caniculaires, cette tendance au réchauffement ne peut que s’accélérer.
Des vagues de chaleur plus intenses et nombreuses d’ici 2050
Si aucune mesure sérieuse n’est entreprise pour freiner le réchauffement climatique d’ici 2050, les canicules seront de plus en plus fréquentes, durables et intenses.
Une projection pessimiste, élaborée en partant de l’hypothèse que les émissions de gaz à effet de serre ne baisseront pas à l’avenir. Pour Dim Coumou et Alexander Robinson, de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique, la superficie terrestre est susceptible de subir d’importantes vagues de chaleur et elle sera multipliée par quatre d’ici 2040.
D’ici 2050, les épisodes caniculaires devraient être deux fois plus fréquents et devenir particulièrement sévères en fin de siècle, prévient Météo France. Des canicules plus longues qui pourraient s’étendre sur une période comprise de fin mai à début octobre.
Des prévisions pessimistes, partagées également par Camilo Mora, géographe à l’université d’Hawaii. Dans une étude publiée en 2017 pour Nature Climate Change, la scientifique assure que la proportion de la population mondiale exposée à des températures caniculaires devrait bondir de 30 à 74 % d’ici 2100.