Il y a encore quelques années, Elon Musk impressionnait et inquiétait à la fois par son rythme de travail inhumain. Les 120 heures hebdomadaires à dormir sur un canapé au fond d’une usine Tesla ont façonné la légende d’un patron prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Et puis soudain, l’inattendu s’est produit. Dans une conversation enregistrée en Arabie saoudite, l’homme le plus riche du monde laisse tomber une phrase qui résonne comme un séisme : “Dans dix à vingt ans, travailler sera facultatif.”
À ce moment précis, la salle s’est figée. Ceux qui connaissaient “le Musk des débuts” ne comprenaient pas comment le champion de la productivité extrême pouvait désormais défendre l’idée d’un monde où le travail deviendrait… un hobby.
D’un travailleur obsessionnel à un prophète du revenu universel
Dans son entretien, Musk admet avoir changé de perspective à mesure qu’il observait les progrès vertigineux de l’intelligence artificielle. Elle n’est plus pour lui un simple outil, mais une force capable de redéfinir le rôle même de l’humain. Il évoque l’arrivée de robots humanoïdes comme Optimus, qu’il compare à une main-d’œuvre infatigable, disponible en continu et capable d’accomplir des tâches complexes.
Le patron raconte alors une image qui l’a marqué. Il compare le travail de demain au fait de cultiver des légumes dans son propre jardin. On peut le faire par plaisir, ou choisir de laisser quelqu’un d’autre s’en charger. Selon lui, la différence se situera là : la nécessité disparaîtra.
Ce changement de ton étonne. Musk, qui affirmait qu’aucune avancée majeure ne s’était faite en “seulement 40 heures par semaine”, parle désormais d’un futur où la productivité humaine ne sera plus un critère essentiel. Il mise sur un revenu universel financé par cette explosion de productivité. Une allocation qui couvrirait les besoins essentiels de chacun, permettant à la population de vivre où elle le souhaite, loin des bureaux, loin des métropoles.
Un futur idyllique pour certains, inquiétant pour d’autres
La vision de Musk trouve un écho étonnant parmi plusieurs géants de la tech. Bill Gates imagine lui aussi des semaines réduites à trois jours. Eric Yuan, patron de Zoom, défend l’idée qu’une IA performante offrira plus de temps libre à l’humanité. Quant à Jensen Huang, figure clé derrière Nvidia, il partage l’idée que cette révolution technologique transformera en profondeur notre manière de travailler.
Mais derrière ces grandes déclarations, un malaise grandit. Les jeunes diplômés, les premiers concernés, voient déjà les effets d’un monde automatisé. Les embauches d’entrée de carrière diminuent. Des entreprises réduisent leurs offres aux profils juniors, parfois remplacés directement par des outils d’IA. Une étude récente montre d’ailleurs que la génération Z est “très préoccupée” par sa place sur le marché du travail.
À l’inverse, les générations plus anciennes, déjà établies professionnellement, voient cette évolution d’un œil moins anxieux. Pour eux, la promesse d’un travail moins contraignant paraît presque séduisante.
Musk, visionnaire ou provocateur ?
Cette sortie d’Elon Musk, relayée par les médias du monde entier, laisse un sentiment ambigu. D’un côté, une promesse presque utopique : un revenu garanti, du temps libre, une société déchargée des tâches les plus pénibles. De l’autre, une crainte très réelle : que l’humain perde sa place dans un monde dominé par des algorithmes.
Ce n’est pas la première fois que Musk secoue l’opinion. Mais cette fois, la question est plus intime, presque existentielle : que restera-t-il de notre valeur, de notre identité, si le travail cesse d’être une obligation et devient simplement une option ?
L’avenir donnera peut-être raison au milliardaire. Ou peut-être qu’il sous-estime la violence du choc social que pourrait provoquer une telle transition. Une chose est sûre : en quelques mots, Musk a réussi à rallumer un débat brûlant qui touche à la fois l’économie, la politique et nos vies personnelles.
Sources
Déclarations publiques d’Elon Musk sur X (Twitter)
Analyses publiées par le New York Times, Deutsche Bank Research Institute, France 2


