Santé

Diabète : une réforme qui pourrait bien changer la prise en charge des malades


Et si votre parcours de soins pour le diabète changeait radicalement ? Face à l'explosion des cas de diabète de type 2 et à l’inefficacité des traitements actuels, la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme et appelle à une réforme en profondeur. Niveaux de prise en charge, remboursement, prévention… ce qui pourrait bientôt transformer votre quotidien.

Le constat est sans appel : en France, le diabète de type 2 progresse à une vitesse inquiétante. En 2022, plus de 3,6 millions de personnes étaient reconnues en affection longue durée (ALD) pour cette pathologie – un chiffre en hausse constante.
Vieillissement de la population, explosion de l’obésité, sédentarité… les causes sont bien connues, mais les solutions tardent à porter leurs fruits.

Pourtant, malgré des dépenses de santé en forte croissance, les résultats ne suivent pas. La Cour des comptes alerte : les hospitalisations pour complications ne diminuent que très peu, et les examens de suivi ne sont pas mieux réalisés qu’avant.

💡 Ce que la Cour des comptes propose pour changer la donne

Dans un rapport publié ce mardi 8 juillet, l’institution avance six recommandations clés pour repenser la prise en charge du diabète. L’idée maîtresse : adapter le système de remboursement selon la gravité de la maladie, tout en mettant l’accent sur la prévention.

Voici les principales propositions :

🔹 Deux niveaux de reconnaissance de l’ALD

La Cour recommande de créer deux niveaux de prise en charge pour les personnes diabétiques :

  • Niveau 1 : destiné aux cas les moins graves, ce niveau concentrerait l’exonération du ticket modérateur sur les soins de prévention, les examens de suivi et l’accès à des thérapies non médicamenteuses (comme l’alimentation ou l’activité physique), actuellement non remboursées.

  • Niveau 2 : réservé aux formes sévères, il conserverait l’exonération totale sur l’ensemble des soins liés à la maladie.

Ce système permettrait d’adapter les ressources aux besoins réels des patients, tout en favorisant les changements de mode de vie dès le début de la maladie.

🧠 Un parcours de soins global : au-delà des médicaments

Aujourd’hui encore, beaucoup de patients sont immédiatement orientés vers des traitements médicamenteux. Pourtant, la Cour insiste : le premier réflexe devrait être l’éducation thérapeutique.

Cela signifie :

  • Apprendre à mieux comprendre sa maladie

  • Être accompagné pour changer ses habitudes alimentaires

  • Être encouragé à pratiquer une activité physique adaptée

L’objectif ? Redonner au patient un rôle actif dans sa santé, plutôt que de le cantonner à une dépendance aux médicaments.

⚖️ Un équilibre à trouver pour les patients et la Sécurité sociale

Bien sûr, tout changement soulève des interrogations. La Cour appelle à évaluer finement l’impact financier :

  • Quel sera le « reste à charge » pour les patients ?

  • Les économies réalisées ne risquent-elles pas d’être annulées par de nouvelles dépenses ?

Il s’agit ici de trouver un juste équilibre entre qualité de soins, accessibilité financière, et soutenabilité pour l’Assurance maladie.

🍽️ Et si tout commençait par mieux manger ?

Impossible de parler de diabète sans évoquer le lien avec l’obésité. La Cour des comptes va plus loin dans ses recommandations et propose d’agir sur les causes profondes :

  • Informer davantage les consommateurs

  • Encadrer la publicité alimentaire

  • Réguler l’offre de produits industriels transformé

Un chantier ambitieux, mais indispensable si l’on veut prévenir plutôt que guérir.

🧾 En résumé : ce qui pourrait changer pour les malades

ActuellementCe que la réforme pourrait apporter
Prise en charge unique (ALD)Deux niveaux selon la gravité
Peu de prévention rembourséeAccès remboursé à l’éducation thérapeutique
Traitement souvent centré sur les médicamentsAccompagnement personnalisé dès le diagnostic
Peu d’action sur l’environnement alimentaireRégulation et encadrement des produits à risque

🗣️ « Il était temps de repenser les choses »

De nombreux patients et professionnels saluent ces propositions. « Il était temps que l’on parle enfin de prévention et pas seulement de traitements », confie Lucie, 58 ans, atteinte d’un diabète de type 2 depuis 12 ans.

La balle est désormais dans le camp des autorités sanitaires… et les prochaines décisions pourraient bien changer le quotidien de millions de Français.

📌 Sources : CNEWS