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Tranche de vie

Une conductrice de bus perd ses jumeaux pendant sa grossesse, elle accuse la RATP après son licenciement

N’Dylia Goloko
N’Dylia Goloko s'est confiée sur la perte de ses jumeaux nés prématurément, source : capture Twitter @ajplusfrancais

Cette jeune femme met en cause un licenciement qu’elle juge discriminatoire de la part de la RATP. L’ancienne conductrice aurait été licenciée selon la compagnie, en raison d’un accident corporel.

L’histoire relayée par le média AJ + sur Twitter, est actuellement en train de faire beaucoup réagir. On vous raconte. 

N’Dylia Goloko rejoint la RATP pour un poste de conductrice de bus le 23 novembre 2018. Au bout de trois semaines, elle apprend qu’elle est enceinte de jumeaux. C’est alors qu’elle en informe son manager par téléphone car son médecin décide de l’arrêter rapidement.

La conductrice ne comprend pas son licenciement

En France, un employeur qui a connaissance de la grossesse d’une employée n’a pas le droit de la licencier sauf pour inaptitude ou faute grave étrangère à la grossesse. Toutefois, elle reçoit dix jours plus tard une lettre qui lui informe de la fin de son contrat.

« Vous êtes licenciée parce que vous avez écrasé un cycliste » lui aurait alors dit son manager au téléphone selon N’Dylia Goloko. Une version qu’elle conteste formellement par la voix de son avocate car à ce jour « l’employeur n’a fourni aucun élément de nature à démontrer que ce prétendu accident a bien eu lieu » selon les dires de Me Souad Abdelbahri.

En revanche, la RATP indique tout de même qu’un courrier a été envoyé le 4 janvier 2019 pour informer son ancienne conductrice « qu’une mesure disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement » est actuellement en cours. Les faits reprochés évoquent une « conduite non sécuritaire » lors d’un accident corporel qui a lieu le 8 décembre 2018.

Elle accouche de jumeaux prématurément 

Après ces évènements, elle se dit alors en état de stress, de grande angoisse même. « Je me suis dis qu’ils pouvaient me détruire ma vie avec des accusations graves à mon sujet » se plaint elle. C’est à ce moment qu’elle raconte être forcée d’accoucher au bout de cinq mois de grossesse. 

« J’apprenais à la fois que j’allais accouché de mes enfants et j’apprenais que mes enfants n’allaient pas vivre » — N’Dylia Goloko

La RATP se défend

Contactée par AJ+, la RATP se défend : « La décision de mettre un terme au contrat de travail de Madame G. À la RATP en décembre 2018 était uniquement motivée par la conduite non sécuritaire de cette dernière ». Par ailleurs, la RATP dément toutes les accusations de discrimination liée à sa grossesse et rappelle qu’elle lutte contre toutes les formes de discrimination ou d’agissements sexistes au sein de l’entreprise. 

‘Vous m’avez détruite, vous avez détruit ma vie’

Pour N’Dylia Goloko, l’issue de cette affaire est particulièrement traumatisante. Elle accuse alors la RATP :

« Vous avez détruit ma famille et pour cause, mes enfants sont enterrés aujourd’hui »

Actuellement en arrêt maladie, N’Dylia Goloko entend faire valoir ses droits. En d’autres termes, elle demande la résiliation de son contrat de travail et des dommages et intérêts pour couvrir notamment ses frais d’hospitalisation. Une audience aux prod’hommes est prévue le 4 décembre prochain.