Devenir propriétaire d’une maison, ou mieux la construire est un rêve que beaucoup nourrissent. Et pour le réaliser, la plupart des gens planifient soigneusement et mettent de l’argent de côté de longues années. Mais pour le jeune Luke Thill, ce projet s’est concrétisé en un été, pendant les vacances. En effet, cet Américain âgé de 13 ans et résidant à Dubuque (Iowa) a réussi le pari fou de se construire une maison tout seul… et de ses propres mains !
Un passe-temps insolite
Cette histoire est d’autant plus impressionnante qu’à l’âge de Luke, les autres adolescents passent les vacances à se divertir. Sorties à la plage, fêtes, camping, jeux vidéo. Mais, le jeune Thill, lui cherchait une vraie occupation.
Au cours de cet été 2017, le garçon s’était même plaint de n’avoir « rien à faire ». Aussi, il s’est mis à faire ce qu’on fait tous quand on s’ennuie : éplucher internet ! Son objectif était alors bien simple, à savoir trouver « quelque chose à faire pendant l’été ».
Eurêka !
Assez rapidement, les recherches qu’il a effectuées le dirigent vers des chaînes YouTube qui attisent son intérêt. Plus précisément, des vidéos de bricolage. Et dans le flot de clips « Do it yourself », un concept lui est apparu comme une évidence…
Il s’agissait des Tiny houses (littéralement « petites maisons », en français). Pour information, ces habitations minuscules s’inscrivent dans un mouvement architectural et social prônant le retour à un mode de vie simple. En d’autres termes, satisfaire les besoins quotidiens avec le strict minimum.
Occupation idéale pour les vacances
Après quelques recherches supplémentaires pour bien comprendre l’esprit du Tiny house, Luke Thill avait fait son choix. C’était décidé, il passerait la saison estivale à construire l’une de ces minimaisons. Dès lors, plus rien ne pouvait le détourner de son objectif.
Et pour y parvenir, le garçon n’a rien laissé au hasard. S’aidant des vidéos qu’il a trouvées sur Internet, il a commencé à planifier son nouveau projet. Matériaux, outils et équipement, temps de travail et évidemment argent nécessaires, chaque détail a été étudié !
Besoin d’un coup de pouce
Une fois ses estimations et réflexions faites, il était alors clair pour Luke que seul, il ne pourrait pas financer entièrement son projet. Par conséquent, il en a exposé les tenants et aboutissants à ses parents pour demander leur aide. Ce qui a beaucoup ravi ces derniers !
Car selon eux, cette initiative n’aurait que des avantages. Grâce à ce projet, leur adolescent profiterait du plein air tout en se dépensant de manière constructive. Sans surprise, ils consentent à couvrir les travaux… du moins, une partie.
Trésorerie tournante
En agissant de la sorte, les parents Thill ont souhaité inculquer à leur fils la valeur du labeur. Ainsi, pour réunir les fonds nécessaires, Luke allait devoir travailler. Pourtant, le jeune s’est plié à ces conditions avec énormément de volonté.
D’autant plus que Luke a décroché différents petits jobs sans trop de difficultés. Comme il habite un petit village, les gens du quartier ont appris très vite ce qu’il voulait entreprendre. Alors, en guise d’encouragement, ses voisins fascinés et impressionnés l’ont embauché.
De belles opportunités
Tondre des pelouses, nettoyer des garages, faire des petites réparations… Luke Thill n’a ménagé ni les efforts ni la sueur pour gagner les précieux deniers qui lui manquaient. Bref, il était prêt à tout pour donner vie à son rêve !
D’ailleurs, sa détermination sera doublement payante. Étant donné qu’il a déniché toutes sortes d’objets utiles à sa future maisonnette, pendant ces heures à astiquer, trier et ranger dans les garages. Or, la récupération et le recyclage figurent justement parmi les préceptes fondamentaux de la Tiny house.
Offrir une seconde vie
Restaurer et réutiliser, ou changer la fonction d’objets qui ne servent plus fait effectivement partie intégrante de la philosophie à l’origine des maisons minimalistes ! De ce fait, tous ces garages et remises où s’entassent les choses abandonnées représentaient une mine de trouvailles.
Résultat : Luke a pu rapporter une bonne quantité de matériaux en bois qu’il pourra transformer lors de la construction. De plus, un ami de la famille lui a fait cadeau de son ancienne porte d’entrée. En réalité, le jeune lui rendait service en le débarrassant de cette vieillerie qui trainait…
Échanges de services
Par ailleurs, dans sa quête Luke a compris que l’argent n’était pas une ressource absolue. Il était également conscient que pour les installations délicates, il serait prudent de faire appel à des professionnels. Ce pourquoi, il travaillait parfois en échange de coups de main pour son projet.
De cette façon, il a par exemple obtenu que l’un de ses voisins, électricien, raccorde sa Tiny house au courant. Cela, en contrepartie d’un nettoyage en profondeur de son garage.
Engouement général
Comme on pouvait s’y attendre, le début des travaux a fait écho dans tout Dubuque. De telle sorte que Luke Thill était devenu une sorte de prodige local. Aussi, quand ils le croisaient dans la rue, les gens ne tarissaient plus de questions au sujet de la Tiny house.
Où en était-il ? Quelle serait l’étape suivante ? De quoi aurait-il encore besoin ? Certainement, le garçon se réjouissait de l’engouement que suscitait son projet. Cependant, il s’épuisait à force de se répéter, en répondant aux mêmes questions. Mais là encore, il trouve une excellente solution.
Partager l’aventure
À travers YouTube, bien sûr ! Après tout, c’est en regardant des vidéos que l’inspiration lui est venue. Par conséquent, partager l’avancement de la construction par ce biais ne serait qu’un juste retour des choses.
Il a donc créé sa propre chaîne sur la plateforme. Puis il a diffusé régulièrement des séquences où il partage avec sa famille, ses amis et les curieux l’évolution des travaux. Toutefois, il ne se doutait aucunement que les vues et les abonnements allaient grimper aussi vite.
Remarqué par la presse
Plus tard, Luke a vécu un moment assez troublant alors qu’il était au collège. Pour cause, le directeur l’avait convoqué. Ce qui, dans l’esprit d’un écolier, ne présage rien de bon. En principe, on se présente au bureau par ce qu’on a fait une gaffe et qu’on doit rendre des comptes.
Heureusement, c’est avec soulagement qu’il a découvert l’objet de sa convocation : être présenté à journaliste pour une interview. Le directeur comptait en effet quelques personnalités issues de la presse locale, parmi ses bons amis. D’où l’initiative d’organiser un rendez-vous.
Bâtir une maison
Grâce à la contribution de ses parents et ses petits jobs cumulés, il disposait de 1500 dollars (environ 1200 euros) au moment de démarrer la construction. Inutile de préciser que pour un garçon de son âge, c’était une somme très importante !
En outre, il avait rassemblé suffisamment de matériaux, fait des recherches approfondies et avait retourné les aspects du projet dans tous les sens. En clair, il était non seulement prêt à se mettre au travail. Mais surtout, il n’avait aucune raison d’attendre une minute de plus.
De la créativité à revendre
Les travaux allant bon train, Luke Thill, a rapidement pris confiance en ses talents de bricoleur. Il fera alors preuve d’audace, en se lançant dans la fabrication d’un comptoir aussi original que somptueux. L’ouvrage devait alors se composer de bris de verre, à l’image d’un vitrail.
Une fois de plus, l’idée a germé après le visionnage d’un tutoriel vidéo YouTube. La façon de procéder étant décrite avec précision, il n’a pas hésité à passer à la pratique. Malheureusement pour lui, tout ne se passe pas comme prévu…
Aléas du DIY
La réalisation du comptoir de vitraux s’est soldée en désastre. Cela malgré la minutie dont il a fait preuve tout au long de l’exercice. Il avait d’abord disposé les morceaux de verre coloré dans les positions voulues, comme recommandé. Mais en ajoutant le vernis, les choses ont mal tourné.
En cause, la laque liquide qui s’était infiltrée à travers le moule dont il s’était servi. Au final, l’œuvre qu’il voulait concevoir n’a pas pris forme. À la place, il s’était retrouvé avec des centaines de débris à ramasser et nettoyer. Mais il en faudrait plus pour décourager le petit constructeur téméraire.
Invitation au TinyFest
Entretemps, le buzz autour de la Tiny house de Luke et ses vidéos YouTube a pris de l’ampleur. En clair, il était devenu une célébrité nationale. C’est donc à juste titre que le festival TinyFest Midwest dédié aux Tiny houses, a tenu à ce qu’il y donne un discours.
Une invitation que le garçon créatif et courageux a acceptée avec plaisir. Luke Thill, qui est aussi boyscout venait justement de recevoir un badge du mérite pour son excellente élocution face au public. Quoi de mieux pour s’en montrer digne ?
Maison fonctionnelle ?
Luke est-il arrivé au bout de son projet ? C’est sans doute la question que vous vous posez ! Au risque de vous décevoir, la réponse est oui… et non. La Tiny house de Luke tient parfaitement debout et dispose de l’indispensable pour être viable, y compris l’électricité.
Néanmoins, il lui manque la climatisation ainsi que l’adduction d’eau courante pour le coin cuisine et la salle d’eau. Hélas, la plomberie exige un savoir-faire dont le garçon de 13 ans ne dispose pas. Pour cette raison, Luke Thill utilisait tout simplement les toilettes de la maison familiale, juste à côté.
Test en situation réelle
Inutile de préciser que Luke Thill était pressé de pouvoir dormir dans sa propre maison. Ne serait-ce que pour vérifier si elle était réellement habitable. Avant même que les travaux soient achevés. Et décidément, ce garçon n’a peur de rien, car il a choisi un soir d’hiver glacial pour ce faire. Il va sans dire qu’il éprouvait quelques craintes quant à cette première nuit.
Les heures passées à isoler la Tiny house ont-elles porté leurs fruits ? Sous des températures en dessous de zéro, rien n’est moins sûr. Dès le lendemain, il a rendu son verdict : sa petite chambre est tout à fait confortable. Mieux, « l’étage était devenu si chaud pendant la nuit qu’il avait dû ouvrir la fenêtre pour laisser entrer l’air frais ! »
Consécration
À la fin des travaux, Luke avait tourné et diffusé une vidéo, dans laquelle il propose un tour du propriétaire. Un buzz spectaculaire s’en est alors suivi avec 7,5 millions de vues et plusieurs centaines de commentaires positifs en quelques jours.
Certains internautes saluant le travail acharné du garçon, d’autres partageant des anecdotes au sujet du bricolage et de l’adolescence. Et pour la majorité, un message de soutien et de reconnaissance, parce que Luke était pour eux, une source d’inspiration. Aujourd’hui, sa chaîne compte plus de 73 600 abonnés !
Home Sweet Home
C’est un fait. Vue de l’extérieur, la petite maison dans le jardin est tout ce qu’il y a de correct. Mais qu’en est-il de l’intérieur ? Est-elle réellement fonctionnelle ? Eh bien, oui. Cuisine, salon, coin repas et chambre à coucher, tout y est !
Luke Thill d’expliquer que « techniquement, le salon et la salle à manger sont une seule et même pièce, mais une table pliable permet de distinguer chaque espace. » La chambre à coucher quant à elle se trouve à l’étage, bien séparée pour plus d’intimité.
Agencement d’intérieur
En fin de compte, Luke Thill s’est bâti un chez-soi très accueillant. 8 mètres carrés de surface habitable, en tout ! Fonctionnelle, la cuisine disposait d’un mini réfrigérateur et d’une gazinière électrique, sans oublier les incontournables bouteilles d’eau. Des prises électriques avaient été installées.
Autre astuce pratique et décorative, poser du linoléum. L’effet faux-carrelage était réussi et surtout, cela serait facile à nettoyer. Luke avait finalement opté pour un plan de travail en marbre. Celui-ci surmontait le comptoir en vitrail inachevé qui servait désormais de rangement.
Pièce à vivre
En ce qui concerne l’espace salon, Luke n’a pas lésiné sur le confort. Le minuscule séjour était équipé d’un canapé et d’un téléviseur. Autrement dit, le rêve de n’importe quel adolescent. Après inspection et sur aval des parents, le jeune Thill y passerait maintenant deux soirs par semaine.
Il est par ailleurs évident qu’à 13 ans, le déménagement définitif n’est pas encore au programme. Sans compter la pièce manquante du puzzle qu’était la plomberie. Sans eau courante, vivre en permanence dans la Tiny house n’était pas envisageable. Pour autant, la notoriété était au rendez-vous.
Star nationale
Plus le temps avançait, plus Luke était connu. Subséquemment, ses apparitions dans les journaux locaux ont fait suite à une série de premières pages d’éditions prestigieuses, dont Le Des Moines Register et le Telegraph Herald. Si le jeune garçon en était ravi, il ne soupçonnait pas la suite.
L’histoire du jeune constructeur de 13 ans avait fait le tour des États-Unis. À tel point que la célèbre chaîne ABC voulait le présenter dans l’émission Good Morning America. Dans cette optique, l’équipe de tournage s’était même déplacée dans l’Iowa pour une visite privée et un reportage.
Motivation et détermination
Mais au fait, l’ennui est-il vraiment la seule raison qui a poussé Luke Thill à se démener autant ? C’est donc face au présentateur du show télévisé que l’adolescent a dévoilé ses motivations. La réponse était surprenante, mais aussi admirable, si on se réfère à son âge.
« Je voulais avoir une maison sans avoir à demander un énorme prêt », avait-il déclaré. Pour rappel, Luke Thill avait une modique enveloppe de 1500 dollars. Néanmoins, en construisant la petite maison avec des matériaux de récupération, 75 % environ, il a parfaitement maîtrisé son budget.
Démarche responsable
En somme, l’Américain à peine sorti de l’enfance a réalisé l’exploit de bâtir une habitation peu coûteuse et écologique ! D’ailleurs pour équiper la maisonnette de climatisation, il a adopté la même approche. Car Luke bénéficie maintenant de l’air frais pour les étés caniculaires et humides de l’Iowa.
Au lieu d’acheter un appareil onéreux et trop gourmand pour son système électrique de 15 ampères, il en a fabriqué un. Juste en plaçant des filtres de four à 2 dollars humidifiés près d’un ventilateur ou d’une fenêtre. De façon à refroidir l’air par évaporation de l’eau et le répandre dans la maison.
Diversification
Naturellement, le climatiseur fait-maison inspirera d’autres inventions au jeune constructeur. Désormais très habile pour manier les outils et les matériaux, Luke Thill décida de lancer sa propre ligne de produits. Principalement, des sweat-shirts et des T-shirts qu’il avait lui-même conçus.
Son objectif ? Faire la promotion du mouvement des Tiny houses en s’appuyant sur sa récente notoriété. Le fait que ses ventes généraient des fonds pour améliorer sa maisonnette ou financer de futures constructions venait en bonus.
Gain de temps
Lors de ses campagnes de sensibilisation au mouvement des mini maisons, Luke Thill brandissait un argument en particulier : l’économie de temps. Il est vrai que contrairement à une habitation spacieuse et richement meublée, la sienne demandait très peu d’entretien.
De ce fait, les Tiny houses se présentaient comme l’alternative pratique pour ceux qui détestent le ménage. Dans un clip YouTube, l’adolescent affirmait n’avoir besoin que de 15 minutes à tout casser, pour redonner toute sa propreté à son intérieur. Chose qu’il faisait 4 fois par semaine.
Exigüe, mais conviviale
D’autres fois, le garçon évoquait les bons moments passés dans sa maison minuscule. Parmi eux, les soirées « burritos de camping au ragoût » auxquels il conviait régulièrement la famille Thill au grand complet. Ses parents, son frère aîné et sa jeune sœur s’en délectaient, semblait-il !
Bien sûr, cuisiner dans moins de 2 mètres carrés était délicat avec les vapeurs qui envahissaient toute la maison. Toujours est-il que Luke prenait plaisir à préparer ce plat, l’un de ses préférés, pour ses proches. Et la convivialité qui caractérise ces dîners en famille le grisait d’autant plus.
Modèle pour la fratrie
Visiblement, l’entrain et la créativité de Luke déteignent sur toute la famille. Sinon, comment expliquer que Cole, son frère plus âgé s’est lui aussi lancé dans le bricolage ? Mais cette fois-ci, le projet consiste à rendre une caravane surbaissée habitable.
Tout comme son cadet, Cole devait compléter son budget de départ à la sueur de son front. De la même façon que Luke, il a aussi privilégié les matériaux de récupération. Puis, il a documenté les étapes des travaux sur YouTube.
Rétrospective
De toute évidence, l’aventure de Luke a marqué les esprits. Autant pour l’exploit réalisé que pour les petits ratés. Après tout, cela fait partie intégrante du cycle de vie d’un projet. Si en plus, on considère l’âge et les compétences de Luke Thill lorsqu’il s’est lancé, des erreurs étaient inévitables.
Avec le recul, l’adolescent a reconnu qu’il aurait dû faire certaines choses différemment. En premier lieu, le choix de la lampe du salon. Sûrement trop volumineux puisque des gens s’y sont cogné la tête. Il y avait aussi le lambris, fait à la va-vite et qui comporte des égratignures et éraflures….
