La ville russe de Verkhoïansk est connue pour ses hivers particulièrement froids. Pourtant, ce week-end, un record de chaleur a été constaté dans cette région par les météorologues.
Dans cette ville de Sibérie qui compte 1.500 habitants, une température de 38 degrés Celsius a été relevée ce samedi 20 juin 2020. Un record de température enregistré alors que la Sibérie est frappée par une intense vague de chaleur déclenchant des incendies de forêts.
La Sibérie frappée par une forte vague de chaleur : un record de température enregistré à Verkhoïansk
La ville de Verkhoïansk est déjà bien connue des météorologues. En effet, il n’est pas rare que les températures hivernales connaissent des écarts exceptionnels. Ainsi, durant l’hiver à Verkhoïansk, les températures oscillent entre -68 °C et plus de 37 °C. Cependant, au mois de juin, la température moyenne habituellement constatée se situe autour de 20 degrés.
Un record de température avait déjà été constaté le 25 juillet 1988. Ce jour-là à Verkhoïansk, le thermomètre avait atteint les 37,3 degrés Celsius. Le nouveau record de température enregistré ce samedi 20 juin 2020 est inédit au-dessus du cercle polaire.
38 degrés relevés au-dessus du cercle polaire : une température extrême causée par un dôme anticyclonique
« Cette situation s’explique par la mise en place d’un dôme anticyclonique chaud en altitude, situation météo typique des canicules, visible sous forme de bulle rouge foncé tenace »,
explique sur Twitter Gaétan Heymes, ingénieur à Météo France.
La formation d’un dôme de chaleur en altitude est un phénomène atmosphérique très particulier. Il s’agit en quelque sorte d’une bulle d’air chaud se déplaçant sur la Sibérie et empêchant la survenue d’air froid. Cette situation anticyclonique entraîne « une sorte de rétroaction d’emballement qui fait que dans les prochains jours, la canicule va rester là-bas », détaille Xavier Fettweis, climatologue à l’Université de Liège.
La Sibérie confrontée à d’intenses vagues de chaleur : de graves incendies ravagent les forêts
Depuis quelques semaines, la Sibérie, l’une des régions habituellement les plus froides de la Terre, est confrontée à d’intenses vagues de chaleur. Ces températures extrêmes entraînent la fonte du pergélisol et le déclenchement d’importants feux de forêt.
Le réchauffement climatique auquel est confrontée la planète entraîne un cercle vicieux en Arctique. Dans cette région du monde, les températures augmentent bien plus vite que partout ailleurs. En août et septembre derniers, plusieurs feux de forêts déclenchés par les températures caniculaires ont entraîné la destruction de nombreux hectares de végétation.
Une situation dramatique qui contribue au réchauffement global de la planète, laquelle entraîne la hausse des températures en Arctique. À certains endroits de l’Arctique, des températures inédites pour la saison ont été relevées. À Kathanga, ville au nord du cercle polaire, 25,4 degrés Celsius ont été atteints au mois de mai, contre une température moyenne de 0 degrés à cette période de l’année.
Le réchauffement global de l’Arctique fait donc office de phénomène pernicieux, au sujet duquel les climatologues sont nombreux à s’alarmer.