Dimanche 21 février, le magazine Zone Interdite (M6) s’intéressait aux opérations médicales de la dernière chance. L’occasion pour les journalistes de donner la parole à Priscilla Dray et son compagnon, David. La quadragénaire a vécu le pire, comme elle le raconte face aux caméras.
Priscilla contracte le streptocoque pyogène de type A et perd ses quatre membres
En juillet 2011, Priscilla se marie avec son compagnon. Le couple a trois enfants, Ilan, Nathan et Aaron. Ils ne le savent pas encore, mais leur vie de famille s’apprête à basculer. Leur dernier enfant n’a que trois mois lorsque Priscilla apprend qu’elle est à nouveau enceinte. Le couple ne souhaite pas a avoir de quatrième enfant et la maman a recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG).
Le 22 juillet, Priscilla est admise au CHU de Bordeaux pour interrompre sa grossesse. La maman est en bonne santé et comme elle le précise aux journalistes de Zone Interdite, elle n’a aucun problème l’empêchant d’avoir recours à une IVG en ambulatoire. Mais dès le lendemain, Priscilla est victime d’un choc septique. Malheureusement, les médecins ne s’aperçoivent pas de la gravité de la situation et les antibiotiques lui sont refusés.
Gravement atteinte, la mère de famille tombe dans le coma pendant quelques heures. Priscilla et son mari ne le savent pas encore, mais une bactérie est en train de ronger ses chairs : le streptocoque pyogène de type A. Les mains et les pieds de la quadragénaire sont notamment très infectés. A son réveil, le corps médical apprend une terrible nouvelle à Priscilla : elle doit être amputée des mains et des pieds.
Sans ses mains, la mère de famille ne peut pas s’occuper de son bébé toute seule
Pour pouvoir survivre, Priscilla doit donc se résoudre à perdre ses quatre membres. Pas moins de 50 opérations sont menées sur cette maman épuisée physiquement et psychologiquement. Elle n’est pas au bout de ses difficultés, puisque quelques années plus tard, Priscilla doit subir l’implantation de tiges en métal dans ses tibias. Le but ? Pouvoir fixer des prothèses de manière à lui permettre de marcher à nouveau. Malheureusement, les chirurgiens ne peuvent rien faire pour ses mains.
Priscilla doit se résoudre à ne plus pouvoir s’en servir. Une situation très dure à vivre, d’autant plus pour la maman qui ne peut plus s’occuper elle-même de son enfant de quelques mois. « Je n’ai pas vu mon bébé pendant trois mois. Je n’ai pas pu profiter de tous ces moments-là », déplore-t-elle dans Zone Interdite. Lorsque son petit dernier en avait besoin, Priscilla ne pouvait pas la prendre dans ses mains, « une torture », souligne la maman.
Dans cette affaire, le CHU de Bordeaux a été condamné à une amende de 300 000 euros et trois professionnels ont été mis en examen. Priscilla Dray, qui vit désormais aux Etats-Unis, doit apprendre à composer sans ses mains et à se déplacer sur des prothèses. Dernier espoir pour la mère de famille : les chirurgiens américains ont accepté de lui greffer des mains.