En Belgique comme en France, le marché de l’immobilier locatif fait parfois la pluie et le beau temps dans la vie des familles. La recherche d’un nouvel appartement n’est pas toujours facile. Cette quête est d’autant plus compliquée pour les familles monoparentales en raison de leur revenu unique.
Lamyae et son fils âgé de 17 ans connaissent bien ce problème. Obligés de déménager pour louer moins cher, ils vivent un véritable parcours du combattant. Ce qui choque la mère de famille par-dessus tout, c’est l’exigence irréalisable des bailleurs. Interviewée par RTL, elle se confie sur sa situation difficile.
Une hausse de son loyer : le début de la galère de la petite famille
Lamyae vit avec son fils Kenzo. Elle élève seule son garçon et la petite famille est obligée de louer. Elle habite dans un logement à 850 euros, mais ce loyer a augmenté, beaucoup trop pour ce duo qui vit modestement. Le loyer de leur appartement est passé à 910 euros, poussant la mère et son fils à chercher moins cher.
Aucun ne ménage ses efforts pour trouver un appartement décent à un prix raisonnable. Cependant, Lamyae se rend compte rapidement qu’un tel bien est rare en périphérie bruxelloise. « Les loyers sont excessivement chers » déplore-t-elle au micro de RTL.
La maman a également fait part de sa quête auprès d’une agence immobilière. Elle ne s’attendait pas à la réponse de celle-ci qui évoque une « règle » inimaginable pour Lamyae. On lui annonce qu’elle ne gagne pas assez, qu’il faut un salaire trois fois plus élevé que le loyer pour être éligible à la location.
L’exigence des propriétaires est choquante pour Lamyae
Pour la maman, l’échange qu’elle a eu avec un agent immobilier lui laisse un goût amer. « Si vous avez un loyer de 800 euros, vos revenus doivent s’élever à 2 400 euros » raconte-t-elle. Elle estime que si les gens avaient un tel salaire, ils auraient également de plus beaux appartements. Mieux encore, si elle gagnait autant, elle pourrait envisager de devenir propriétaire.
En réalité, elle gagne largement moins. D’ailleurs, si on se base sur cette règle dictée par les bailleurs, son loyer devrait être limité à 650 euros. Elle est bien consciente qu’à ce tarif, il est quasi impossible d’avoir un appartement digne de ce nom.
La maman face aux droits des bailleurs
Même si la demande des bailleurs indignent la mère de famille, c’est tout à fait légal rappelle un membre de l’association de défense des consommateurs Test-Achats. Pour se prémunir des impayés, les propriétaires peuvent exiger un certain niveau de salaire à leurs locataires. Malheureusement pour Lamyae, cette règle a beaucoup été évoquée lors de ses recherches.
La loi ne punit donc pas une telle pratique, mais interdit par contre d’autres formes de discrimination. Un propriétaire ne peut pas refuser de louer sur la base d’un critère religieux ou de genre, ou encore à cause de l’apparence du candidat.
Le cas de Lamyae n’est pas isolé
Lamyae n’est pas la seule dans sa situation. De nombreux parents seuls connaîtraient également la difficulté à trouver un logement. Les chiffres avancés font état d’une augmentation des prix des locations de 12 % en Wallonie entre 2018 et 2022. Cette tendance à la hausse s’étend aussi ailleurs. Et il y a une explication rationnelle derrière.
La demande est supérieure à l’offre, ce qui explique en partie les loyers souvent exorbitants. En effet, selon un expert immobilier, un nombre croissant de couples se séparent, obligeant l’un à louer. Les maisons et appartements en location sont pourtant moins nombreux.
Quelle solution au problème de location et de recherche d’appartement ?
En réponse aux difficultés rencontrées par les personnes comme Lamaye, les associations de consommateurs comme Test-Achats et les spécialistes de l’immobilier ont des recommandations.
Tout d’abord, il est impératif d’avoir un loyer largement inférieur à son salaire. D’autres charges mensuelles viennent en effet s’ajouter au prix de location. On pense par exemple aux frais de santé, aux dépenses liées à la scolarité des enfants, à l’énergie, au budget alimentaire, etc. Pour parer à toute éventualité, il faut aussi mettre de côté un peu d’argent pour les imprévus. Le loyer maximal devrait donc représenter le tiers du revenu.
On ne peut pas tout avoir (malheureusement). Dans un contexte comme celui de Lamyae et Kenzo, une révision des critères et de la zone de recherche pourrait être bénéfique. Si une belle affaire se présente, il faut foncer, car les appartements à prix accessible ne restent pas longtemps sur le marché.