Témoignages

Louise, 5 ans, refusée d’un club pour enfants à cause de son handicap

La petite Louise, atteinte de trisomie 21 et refusée d'un club pour enfants au camping à cause de son handicap.
Pour la famille de Louise, atteinte de trisomie 21, il s'agit d'un énième rejet de leur enfant. Source : Facebook Louise and co.

Le père de la fillette atteinte de trisomie 21 raconte sur les réseaux sociaux qu'un club pour enfants a refusé sa fille. Un triste épisode qui rappelle à quel point l'insertion des personnes handicapées est difficile dans notre société.

La famille de Louise, petite fille trisomique, n’a pas passé de bonnes vacances. Durant leur séjour dans un camping, les parents ont subi une énième désillusion : leur fillette de 5 ans a été refusée d’un club pour enfants en raison de son handicap.

Une situation déplorable pour son père, qui a fait part de sa colère sur les réseaux sociaux.

« C’est écrit noir sur blanc : ouvert aux enfants de 3 à 11 ans, Louise (…) a 5 ans, c’est donc ouvert pour elle »

Tout avait pourtant bien commencé, comme le raconte le père de Louise sur Facebook. La petite famille, qui réside près de Nantes, décide de partir faire du camping. Malheureusement habitué à l’exclusion de sa fille trisomique, le père se montre prévoyant. Il contacte en avance la direction du camping par mail, pour savoir si Louise pourra être admise au club pour enfants.

« J’avais envoyé la question par mail il y a deux mois, pas de réponse. Bien sûr, dans un monde idéal on ne devrait pas avoir à poser la question », écrit le père de famille. « C’est écrit noir sur blanc : ouvert aux enfants de 3 à 11 ans, Louise est une enfant, elle a 5 ans, c’est donc ouvert pour elle. »

Louise, trisomique, refusée d'un club pour enfants dans un camping.
Evoquant la notion de propreté, la gérante du club pour enfants a finalement refusé l’accès à Louise. Source : Facebook Louise and co.

Le père de Louise est dans un premier temps soulagé, puisque « la responsable des animations a d’abord dit ‘bien sûr’, avec un grand sourire. » C’est alors que survient un « mais », comme cette famille a si souvent l’habitude d’entendre :

« Ah, mais si elle n’est pas propre ça va être plus compliqué. Et puis, un moment d’inattention, les animateurs ne sont pas vraiment formés…
Ça ne va pas être possible »,

conclut finalement la responsable du club pour enfants.

« Il y a des milliers de variations sur le mais, des centaines de registres : le mais ferme, le mais triste, le mais désolé, le mais empathique. Au final ces variations mènent toutes à la même conclusion : ça ne va pas être possible », déplore le père de Louise.

« On se dit que décidément, ça pique, la vie, quand on est hors cadre »

Dans son long message publié sur Facebook, le père de la fillette explique à quel point ces refus répétitifs laissent « une note amère de rejet ». « On relève la tête, on sourit bravement, on se dit qu’on ne va pas pleurer, on dit ‘okay c’est pas grave’, on encaisse la gentillesse désolée de la dame », rapporte le papa, désemparé.

Le père de Louise, qui espère qu’elle « n’ait plus à subir cela quand elle sera grande », fait part de sa colère face à une société « qui n’a pas envie de faire l’effort ».

« On remballe ce e-énième pincement au cœur, on se dit qu’on s’amusera en famille, entre soi et tant pis (…) On s’en va plonger dans la piscine y noyer ses larmichettes dans un grand bain de chlore – après tout, en sortant, tout le monde a les yeux rouges pareil. Et on se dit que décidément, ça pique, la vie, quand on est hors cadre », conclut-il.

Un message émouvant et surtout, un témoignage de plus sur l’exclusion des personnes porteuses de handicap dans notre société. Si le cri du coeur de ce papa n’a pas permis à Louise de s’amuser au club pour enfants, il a été entendu par le plus grand nombre. Depuis sa publication, ce message Facebook a été partagé plus de 10 000 fois.