Témoignages

Atteinte du syndrome FoMO, Emilie est devenue « comme un robot » : « Je suis complètement paralysée »

Accro aux réseaux sociaux, elle souffre du syndrome FoMO.
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L'internaute, qui passe toutes ses journées sur Instagram, Facebook et TikTok, ne se sépare jamais de son smartphone, même aux toilettes. Zoom sur ce syndrome appelé "FoMO"

Les réseaux sociaux sont la source de nombreuses dérives. Complexants pour de nombreux internautes, ils peuvent également exposer les plus jeunes à des contenus inappropriés.

Des médias qui sont également à l’origine d’un syndrome reconnu, baptisé FoMO. Cette pathologie pousse des internautes, totalement accro aux réseaux sociaux, à passer des heures entières dessus.

Pour Emilie, qui se confie au journal 20 Minutes, ce syndrome accapare toutes ses journées et une partie de ses nuits.

« J’y suis tout le temps, toute la journée, quasiment 24 heures sur 24 »

« Je suis une véritable accro aux réseaux sociaux, à Instagram et Facebook en particulier », explique Emilie à 20Minutes. « C’est simple, consulter les réseaux sociaux, c’est ma principale occupation. Toute ma vie tourne autour de ça, et je n’arrive plus à m’en défaire aujourd’hui. »

Une addiction telle que dès son réveil, l’internaute pianote déjà sur son smartphone : « Parfois je me réveille même avec le smartphone à la main, car ça m’arrive de m’endormir avec la veille au soir… Et à chaque fois, c’est le même rituel : je consulte d’abord mon compte Facebook, puis les différentes pages dont je m’occupe et ensuite mon compte Insta. »

Pour Emilie, qui a bien conscience de la place anormale des réseaux sociaux dans sa vie, impossible de se déconnecter. « Ça va faire maintenant 5 ans que les réseaux sociaux rythment ma vie au quotidien. Je n’arrive même plus à calculer combien de temps j’y consacre chaque jour », confie-t-elle.

« Au final, si je devais faire un décompte, je dois y passer entre 18 et 20 heures par jour, 365 jours par an. »

Malgré les remarques répétées de son entourage, Emilie ne peut pas s’empêcher de passer tout son temps sur Internet.

« J’ai conscience que c’est une forme de pathologie – et qu’elle porte un nom, le syndrome FoMO [Fear of missing out] – car l’idée de louper quelque chose sur les réseaux sociaux m’est tout simplement insupportable. C’est simple, pour moi c’est comme une drogue ! »

Le syndrome FoMO, une pathologie qui rend accro aux réseaux sociaux de nombreux internautes

Emilie n’est pas la seule à souffrir de ce symptôme, qui lui cause bien des soucis. « Je connais des gens autour de moi qui en deviennent agressifs. Certains arrêtent même de voir des amis juste par peur de manquer un événement sur les réseaux. Moi je n’en suis pas encore à ce stade, bien heureusement. Mais quand je vois la jeune génération qui a été biberonnée avec les réseaux, ça m’inquiète vraiment… »

Bien qu’elle ne se considère pas aussi atteinte que certains internautes, Emilie voit tout de même sa santé se détériorer.

« J’ai souvent des crampes au bras droit. Des fois je n’arrive même plus à le bouger, je suis complètement paralysée »,

fait-elle savoir.

« Ça a aussi un impact sur ma vue, déjà que je suis presbyte… Je vois de moins en moins bien, ma vision se détériore », déplore l’utilisatrice. Pour autant, Emilie ne compte pas diminuer son temps de présence sur les réseaux sociaux :

« Ça me fait tout simplement du bien de parler à mes followers, ou même à des gens que je ne connais pas, détaille-t-elle. Je n’ai franchement pas envie de changer mes habitudes, en tout cas pas aujourd’hui. »