En Europe, plusieurs pays ont déployé des boîtes à bébés permettant aux parents d’abandonner leur nouveau-né. Ces dispositifs se trouvent généralement aux abords des hôpitaux, des mairies ou des églises. La boîte contient notamment un couchage, une caméra et un système d’alarme pour prévenir le personnel.
Des boîtes à bébé qui se multiplient en Europe
Il suffit de suivre les instructions de la boîte à bébé pour abandonner son enfant anonymement. Un délai de plusieurs semaines permet de revenir sur sa décision et réclamer l’enfant. Celui-ci est ensuite confié à l’adoption une fois ce laps de temps écoulé. Ce dispositif qui existait déjà au Moyen-Âge avait disparu depuis plus d’un siècle en Europe, avant qu’il ne soit réintroduit en avril 2000 par l’Allemagne. Près de 90 boîtes ont ensuite été déployées sur le territoire allemand.
Depuis, plusieurs centaines de boîtes à bébés se trouvent un peu partout sur le Vieux continent, en Suisse, en Italie ou en Pologne. En Belgique, une première boîte à bébé a été installée à Anvers il y a plus de 20 ans. En 2017, l’association Corvia a souhaité en installer une autre à Evere (commune de Bruxelles). Pierre Muylle, ancien bourgmestre, l’a interdite le jour même de son installation.
En octobre 2020, le Conseil d’Etat a fini par donner raison à l’association, rapporte LCI. « Il s’agit d’un lieu sécurisé où la maman peut déposer son enfant en étant certaine qu’il soit entre de bonnes mains », soulignait Corvia en 2017.
Qu’en est-il de la France ?
Ces dernières années, la multiplication des boîtes à bébés en Europe a poussé les Nations unies à prendre position, en juin 2012. Pour l’organisation, la boîte à bébé va à l’encontre des « droits de l’enfant », car celui-ci ne pourra jamais connaître son identité. Le débat est également vif en République tchèque, où selon ses détracteurs, les hommes seraient le plus souvent à l’origine de la décision d’abandon et non la femme seule.
En France comme aux Pays-Bas, de tels dispositifs n’existent pas puisque les femmes peuvent accoucher sous X. Celles qui ne souhaitent pas garder leur nouveau-né peuvent le confier à l’adoption de manière anonyme. Le gouvernement français n’envisage donc pas de déployer des boîtes à bébés, système qui a pourtant existé par le passé. Il s’agissait alors de tours d’abandon, légalisées en 1811 par décret impérial. De nombreux enfants ont été abandonnés dans ces emplacements, avant qu’ils ne soient supprimés par la loi de 1904.