Police et Justice

Dordogne : les grenouilles gênent les voisins, la justice ordonne que la mare soit supprimée

Une mare à grenouilles
Les propriétaires de la mare attendent maintenant la décision de la Cour de cassation. Crédits : image d'illustration.

La « mare de la discorde » oppose un couple à ses voisins depuis 2012. La Cour d'appel a tranché, elle doit être comblée. Une décision qui désespère les propriétaires de cette petite mare dans laquelle plusieurs batraciens ont élu domicile.

Une association de protection de la nature s’était pourtant érigée contre la destruction de cette mare, rien n’y a fait. Alors qu’elle sert de lieu de vie à des espèces protégées, elle va devoir être comblée. Une décision qui excède au plus haut point les propriétaires, lesquels se battent pour sa survie depuis 2012.

Les voisins de la mare se plaignent du coassement des grenouilles

Tout a commencé lorsqu’un couple résidant à côté de la mare se plaint du bruit des grenouilles qui coassent. Ils saisissent la justice, mais sont déboutés en 2014.

En 2016, nouveau rebondissement : la Cour d’appel condamne les propriétaires de la marre à la combler. Une astreinte de 150 euros par jour de retard est même décidée. Un arrêt qui est confirmé en cassation, sans que la justice ne semble tenir compte du devenir des grenouilles…

Les propriétaires ont 90 jours pour combler la mare

C’est alors qu’entre en scène une association de défense de l’environnement : la Sepanso, Société pour l’étude et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest. Ces spécialistes demandent que les espèces protégées soient déplacées sur un autre site. Mais la requête déposée par la Sepanso est rejetée par la Cour d’appel de Bordeaux, en 2019.

Là encore, la justice semble n’en avoir que faire des espèces protégées présentes dans la mare, comme le crapaud Alyte accoucheur, la grenouille rieuse et le triton palmé. « Visiblement la Cour d’appel ne veut pas sauver les grenouilles », regrettait l’année dernière l’avocat de la Sepanso, Me François Ruffié.

Finalement, les choses se sont accélérées ce 03 décembre 2020, lorsque le juge a imposé aux propriétaires de la mare de la combler sous 90 jours. Ces derniers peuvent toutefois encore espérer que la Cour de cassation leur vienne en aide. La décision finale est attendue fin janvier 2021.