La douleur fut immense ce 19 juillet à Pléneuf-Val-André. Un petit comité en costume entrait dans une église, sous le regard de quelques anonymes présents, pour faire leurs adieux à Charlotte Valandrey. Parmi eux, une jeune femme avec un visage terne et un regard éteint. C’est pour sa mère que toutes ces personnes se sont réunies ce jour-là.
Ce fut une cérémonie « sobre » et « simple », dans une stricte intimité, loin des caméras comme l’aurait voulu la comédienne. Mais lorsque vint le moment des discours, la douleur s’est mêlée à de vives émotions, surtout après le discours de sa fille.
Et dire qu’il était enfin arrivé
Un mois avant ces obsèques dans cette église à Pléneuf-Val-André, Charlotte apprenait que son greffon était arrivé. Il était plus que temps, car son cœur d’occasion, comme elle l’appelait, était arrivé en bout de course.
Le personnel médical prépare alors le bloc pour l’opérer en urgence. Malheureusement, quelque chose cloche avec cette nouvelle greffe. Les médecins constatent avec effroi que ce troisième cœur n’a pas vécu.
Ils décident alors de la plonger dans un coma artificiel afin d’échapper à la douleur et aux complications. À partir de là, les secondes et les minutes semblent interminables pour ses proches. Il ne se passe presque rien. Toutefois, après quelques jours, elle finit par ouvrir les yeux. Mais à son réveil, la comédienne exprime surtout son épuisement et le vœu impérieux de rejoindre Anne-Marie, sa mère.
Les jours passent et se succèdent. Entre-temps, les blouses blanches entamaient une véritable valse entre leur bureau et sa chambre d’hôpital. Puis, après « un dernier combat d’un mois où les heures ont duré des siècles, où pour s’exprimer Charlotte a cligné des yeux et écrit quelques mots sur une ardoise », la comédienne s’est endormie dans un sourire en serrant la main de son père Jean-Pierre, de sa fille Tara et de sa sœur Aude.
Un discours émouvant
Tara Lecaisne entre dans l’église, encore debout mais submergée par la peine. Elle a 22 ans – et autour d’elle un petit comité. Ces derniers sont des proches, venus d’un peu partout pour rendre un dernier hommage à la Warrior, sa maman.
Au cours de la cérémonie, après avoir difficilement pu contenir ses émotions, la jeune femme se lance dans un discours émouvant. Malgré sa douleur, elle arrive à aligner ses mots. Mais pourquoi ? Après avoir finalement pu trouver un troisième cœur, pourquoi ça n’a pas marché ? Sa maman avait déjà subi une première opération qui s’est avérée un véritable succès. Il suffisait juste de refaire la même chose. Tout le monde y avait cru. Et pourtant …
Le 19 juillet 2022, la voilà, se tenant désormais devant tout le monde, essayant d’honorer la mémoire de sa mère. Une mère aimante, combative et courageuse – « la personne la plus forte qu’elle connaissait ».
« Sa liberté lui a enfin été rendue. Son combat est fini »,
a-t-elle déclaré, très émue.
À part sa fille Tara, sa sœur Aude a également livré un discours bouleversant lors de la cérémonie.
« Nous nous souviendrons des jours heureux de notre enfance au Val-André, chez nos grands-parents. Nous prenons aujourd’hui conscience que cette époque était l’une des plus insouciantes et des plus heureuses »,
avait-elle dit.
L’émotion est à son comble durant ces prises de paroles. Il en ressort des mots se voulant empreints de nostalgie et de tristesse, caressant les bons moments passés ensemble. Une chose est claire : personne n’était préparé à ce départ de Charlotte.
« Je ne dors pas, je veille »
Avant de s’en aller pour toujours, Charlotte avait dédié quelques mots à sa fille à travers un texte intitulé « N’oublie pas de m’aimer » et dans lequel, l’actrice a témoigné tout l’amour qu’elle éprouvait pour sa fille. Pour la comédienne, Tara est tombée du ciel, et incontestablement, l’une des plus belles raisons qui lui a redonné vie.
Dans ce poème, Charlotte dit à sa fille qu’elle ne serait jamais vraiment très loin et qu’elle pourra toujours compter sur elle.
« Je crois en toi mon rêve dans un espoir immense. Toujours autour de toi, à ton cou, par tes mains. Je serai dans un rire, dans ton chant, jamais loin. Dans la nuit, sous la pluie ou par un grand soleil. Appelle-moi ma Louloute, je ne dors pas, je veille. Aime comme je t’aime, mon ange, mon paradis… Maman. »