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“On veut nous expulser !”, ses décorations d’Halloween « trop réalistes » provoquent une mise en demeure


À Courcelles-lès-Lens, la passion d’un jeune homme pour Halloween vire au cauchemar. Transformée en maison de l’horreur, sa demeure attire des centaines de curieux, provoquant colère, désordre et menace d’expulsion. Derrière les cris et les citrouilles, une question fait débat : jusqu’où peut-on aller pour faire vivre l’esprit d’Halloween ?

Chaque année, Nicolas L., 23 ans, attend le mois d’octobre comme un enfant attend Noël. Sauf que lui, ce n’est pas les guirlandes qu’il installe, mais des squelettes, des cercueils et des toiles d’araignées. À Courcelles-lès-Lens, dans le Nord, sa maison familiale se transforme, le temps d’Halloween, en une véritable demeure de l’horreur. Un projet qu’il prépare avec soin depuis des semaines, animé par l’envie de partager sa passion avec les habitants du quartier.

Mais cette année, la magie s’est transformée en malaise. Le 19 octobre, entre 17 et 21 heures, près de 400 personnes se sont pressées dans la rue pour admirer le décor macabre. Cris d’effroi, musique d’ambiance, voitures mal garées… La petite rue résidentielle a rapidement été débordée. Ce qui devait être un moment festif est devenu un cauchemar pour certains voisins, exaspérés par le tumulte.

Le rêve d’Halloween tourne à la mise en demeure

Face au désordre, la mairie a dû intervenir. Selon les autorités locales, des disputes ont même éclaté entre riverains à cause du stationnement. Le lendemain, un commissaire de justice a remis une mise en demeure à Nicolas, l’obligeant à mettre fin au “trouble du voisinage”. Le bailleur social SIA Habitat est allé plus loin en évoquant une possible expulsion, un mot qui a glacé le sang du jeune homme.

« On nous parle d’expulsion pour des décorations ? C’est extrême », s’indigne-t-il. Pour lui, son initiative n’avait rien de provocant : « C’était gratuit, bon enfant, juste pour faire plaisir aux enfants du coin. »

La mairie appelle au dialogue, le bailleur reste ferme

Du côté de la municipalité, le ton est plus mesuré. L’adjoint au maire estime que la situation aurait pu être évitée si l’événement avait été déclaré à l’avance. Il rappelle aussi les règles de sécurité nécessaires lorsqu’un rassemblement attire autant de monde. SIA Habitat, de son côté, affirme soutenir les projets festifs, à condition qu’ils respectent le cadre légal et la tranquillité du voisinage.

Mais pour Nicolas, ces justifications ont un goût amer. Le jeune passionné dit se sentir incompris. « Je voulais juste faire vivre Halloween dans ma ville. J’ai mis tout mon cœur là-dedans. »

Une pétition pour sauver la “maison de l’horreur”

Refusant de baisser les bras, Nicolas a lancé une pétition en ligne pour défendre sa maison d’Halloween. En quelques jours, plus de 700 signatures ont été récoltées. Un soutien qui redonne un peu d’espoir à celui qui se bat aujourd’hui pour ne pas perdre le toit familial.

Malgré la tension, il promet de rester fidèle à sa passion : « Je comprends que ça ait pu déranger, mais tout cela partait d’une bonne intention. Je continuerai tant que je le pourrai. »

Et tandis que les citrouilles se fanent doucement, une question persiste dans l’air : faut-il vraiment expulser un jeune homme pour avoir trop bien fêté Halloween ?

Sources :
Femme Actuelle, La Voix du Nord, Marie France