À première vue, l’histoire de Marie-Claude Cheval, 73 ans, avait tout d’un bel élan de solidarité. En février dernier, cette Nantaise, veuve et vivant seule, décide de louer une chambre de sa maison à un homme rencontré par le biais d’une association de quartier. Le contrat est clair, les deux premiers loyers sont payés d’avance. Tout semble indiquer le début d’une cohabitation paisible.
Mais quelques mois plus tard, le rêve vire au cauchemar. Les loyers ne sont plus versés en totalité, les comportements changent, la méfiance s’installe. Puis, un jour, Marie-Claude découvre l’impensable : les serrures de sa maison ont été siliconées.
« Il entre par le volet, moi je n’ai plus de clé »
Selon le témoignage de la septuagénaire, le locataire aurait pris l’habitude de pénétrer dans la maison par le volet roulant de la cuisine, dont il garde la télécommande. Elle, en revanche, se retrouve dehors, incapable d’ouvrir la porte principale.
« J’ai voulu faire venir un serrurier, mais il était déjà passé avant moi… tout était bouché au silicone », raconte-t-elle, la voix tremblante. « C’est ma maison, mais je ne peux plus y entrer. »
Une plainte refusée, la colère monte
Pensant que la justice lui rendra raison, Marie-Claude se rend à la gendarmerie. Mais là encore, nouvelle désillusion : sa plainte est refusée. Le motif ? Le locataire aurait lui-même déposé plainte avant elle, pour “violation de domicile”.
Cette situation absurde la laisse désemparée. « Je suis chez moi, et pourtant c’est moi qu’on accuse… », souffle-t-elle. La propriétaire, désormais hébergée dans un petit appartement de la banlieue nantaise, dit ne plus savoir vers qui se tourner.
Une grève de la faim pour se faire entendre
Le 24 octobre, Marie-Claude Cheval entame une grève de la faim. Un geste extrême, pour dénoncer ce qu’elle estime être une profonde injustice. À quelques jours de la trêve hivernale, période durant laquelle les expulsions sont suspendues, elle craint d’être définitivement privée de son logement.
« Je n’ai plus confiance en la justice », confie-t-elle à CNEWS. « Je pensais vivre dans un pays où la loi protégeait les citoyens honnêtes. Aujourd’hui, je me sens abandonnée. »
La mairie s’en mêle, mais le combat continue
Alertée par cette situation dramatique, la mairie de Nantes a réagi. Elle a adressé plusieurs courriers au procureur de la République afin de signaler le cas de la septuagénaire et de demander une solution rapide.
Mais pour l’instant, rien ne semble bouger. En attendant, Marie-Claude poursuit son combat, espérant que sa grève de la faim fera réagir les autorités et ramènera la lumière sur une loi souvent jugée trop protectrice envers les occupants illégaux.
Une affaire qui interroge la société
Cette histoire, devenue virale sur les réseaux sociaux, soulève une question brûlante : qui la loi protège-t-elle réellement ?
Entre droit au logement et protection de la propriété privée, les cas de squats ou de litiges locatifs plongent de plus en plus de Français dans des situations kafkaïennes. À Nantes, c’est désormais le visage de Marie-Claude Cheval qui symbolise cette fracture grandissante entre justice et bon sens.
📚 Sources
Ouest France – « À Nantes, une propriétaire entame une grève de la faim après un litige avec son locataire »
CNEWS – Témoignage de Marie-Claude Cheval
Service-Public.fr – Informations officielles sur la trêve hivernale et les recours en cas de squat


