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Mort de Brigitte Bardot : à qui revient vraiment sa fortune ?


Icône du cinéma, femme libre et militante infatigable pour les animaux, Brigitte Bardot laisse derrière elle bien plus qu’un immense héritage culturel. À 91 ans, sa disparition relance une question sensible et dérangeante : à qui revient sa fortune, et pourquoi son fils unique n’en est-il pas le bénéficiaire ?

Brigitte Bardot s’est éteinte à l’âge de 91 ans, laissant la France orpheline d’un mythe. Actrice adulée, muse des plus grands réalisateurs et symbole d’émancipation féminine, elle a marqué son époque par son audace et son refus constant des compromis. Très tôt, elle avait pourtant choisi de s’éloigner du cinéma pour se consacrer à un combat qui allait donner un nouveau sens à sa vie : la défense des animaux.

« J’ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes, maintenant je donne ma sagesse et mon expérience aux animaux », confiait-elle avec cette franchise brute qui a toujours fait sa singularité. Une phrase devenue presque testamentaire.

Un héritage entièrement tourné vers la cause animale

Au moment d’organiser sa succession, Brigitte Bardot n’a laissé aucune place au doute. L’essentiel de ses biens a été transmis de son vivant à la Fondation Brigitte Bardot, créée en 1986 à La Madrague. Maisons, droits d’auteur, patrimoine financier : tout a été pensé pour assurer la pérennité de son combat.

Sa propriété emblématique de La Madrague, à Saint-Tropez, qu’elle n’occupait plus qu’en usufruit, comme sa maison de campagne de Bazoches, s’inscrivait déjà dans cette logique. Pour l’artiste, la transmission ne devait pas être familiale mais idéologique, tournée vers ce qu’elle considérait comme l’urgence morale de son existence.

Nicolas Charrier, le fils longtemps tenu à distance

Cette décision a ravivé une vieille blessure : l’absence de son fils unique, Nicolas Charrier, dans l’héritage. Né de sa relation avec l’acteur Jacques Charrier, Nicolas a longtemps incarné une maternité subie et douloureuse pour Brigitte Bardot.

Dans ses écrits et ses interviews, la star n’avait jamais édulcoré son ressenti. Elle parlait d’une période sombre, marquée par l’épuisement, la pression médiatique et un profond mal-être. Des mots durs, parfois choquants, qui ont valu à l’actrice une condamnation judiciaire pour atteinte à la vie privée de son fils, mais qui ont aussi exposé une vérité intime rarement assumée publiquement.

Une relation apaisée, mais une succession inchangée

Avec le temps, la relation entre Brigitte Bardot et son fils s’était pourtant adoucie. Installé en Norvège, Nicolas Charrier rendait visite à sa mère chaque année. Elle évoquait également ses petites-filles et ses arrière-petits-enfants avec une forme de fierté discrète, comme un lien retrouvé sans jamais être totalement réparé.

Malgré cet apaisement, son choix testamentaire n’a pas changé. Fidèle à elle-même, Brigitte Bardot a privilégié la cohérence de son combat à la tradition familiale, convaincue que sa mission dépassait sa propre histoire personnelle.

Une dernière volonté qui divise l’opinion

La disparition de Brigitte Bardot relance aujourd’hui un débat profond et émotionnel. Certains saluent une femme restée libre jusqu’au bout, assumant ses convictions sans concessions. D’autres dénoncent une décision cruelle, estimant qu’aucune cause ne devrait effacer un lien filial.

Dans son dernier livre, elle écrivait : « Mon passage sur Terre n’aura donc pas été vain. Et mon âme sera enfin en paix. » Une phrase qui résonne comme l’épilogue d’une vie vécue à contre-courant, entre admiration, scandale et engagement total.

Sources

Paris Match
Éditions Grasset – Initiales B.B
Éditions Plon – Larmes de combat