Le rendez-vous était fixé au Zénith d’Amiens. Comme chaque année, les trente candidates à l’élection Miss France ont ouvert la soirée avec le traditionnel défilé des costumes régionaux, un moment souvent attendu pour son mélange de patrimoine et de spectaculaire. Cette édition 2026 n’a pas dérogé à la règle. Pourtant, un costume a cristallisé l’attention plus que tous les autres : celui de Miss Aquitaine, Aïnhoa Lahitete, apparue sur scène dans une imposante tenue d’huître, pensée comme un hommage au bassin d’Arcachon.
En quelques secondes, la salle a oscillé entre surprise et amusement. Le public a découvert une silhouette enveloppée dans une gigantesque coquille blanche, une création aussi ambitieuse que déroutante. Là où d’autres candidates rendaient hommage à Léonard de Vinci, aux vitraux d’une cathédrale ou aux figures littéraires régionales, l’Aquitaine avait choisi une approche radicalement différente, misant sur l’identité gastronomique de son territoire.
Une tenue tournée en dérision sur les réseaux sociaux
Le défilé à peine terminé, la tenue d’Aïnhoa Lahitete a envahi les réseaux sociaux. Sur X, l’ironie s’est rapidement imposée. Certains utilisateurs se sont amusés de ce “fruit de mer géant” défilant sous les projecteurs, d’autres ont estimé que la candidate avait été exposée au ridicule. « Je croyais que c’était une serviette hygiénique », a écrit un internaute, tandis qu’un autre évoquait une “volonté de nuire”, comme si le choix de ce costume relevait du sabotage.
Cette réaction massive souligne le contraste entre l’intention initiale – valoriser un patrimoine local – et la perception du public, souvent plus sensible à l’esthétique immédiate qu’au message culturel. Le costume d’huître, pensé pour créer l’événement, a effectivement marqué les esprits, mais de façon bien différente de ce que ses créateurs semblaient envisager.
Un concours qui se poursuit malgré le buzz
Malgré cette séquence devenue virale en quelques minutes, la compétition s’est poursuivie dans une ambiance mêlant enthousiasme et curiosité. Le jury, présidé cette année par Michèle Bernier, devait composer un top cinq avant de laisser le public trancher. Et si le costume aquitain a attiré les projecteurs, c’est finalement Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti, qui s’est imposée avec l’assurance qu’on lui connaissait déjà.
La jeune femme de 23 ans, l’une des favorites de la soirée, a confirmé son statut grâce à un parcours mêlant engagement personnel et aisance scénique. Issue d’une famille partagée entre Polynésie et Provence, elle a raconté à plusieurs reprises comment son retour au pays, après une période difficile, lui avait permis de se reconstruire. Son engagement en faveur de la santé mentale a également contribué à séduire le public, qui l’a placée en tête lors du vote final.
Une édition marquée par un défilé audacieux
Cette soirée 2026 s’inscrit dans une tendance de plus en plus marquée : celle d’un concours qui tente de conjuguer tradition et modernité. Les costumes régionaux sont devenus, année après année, un terrain d’expression presque expérimental où s’entrechoquent le folklore, la mode et la performance. Le cas de Miss Aquitaine en est l’exemple parfait : un pari artistique risqué qui a créé un débat national en quelques minutes.
Si l’enjeu principal du concours reste la couronne, cette édition aura prouvé que la dramaturgie visuelle, elle aussi, peut sceller le souvenir d’un moment. Et cette année, c’est une huître géante qui aura, l’espace d’un instant, concentré toutes les conversations.


