Le vendredi 9 février 2024 restera gravé dans la mémoire de Ludovic, un Français de 54 ans, jusqu’alors responsable adjoint au magasin Action de Nogent-sur-Oise, au nord de Paris. Alors seul chef d’équipe présent ce jour-là, Ludovic est confronté à une fringale inattendue pendant son service. Pris d’une « petite faim« , comme il le raconte lui-même, Ludovic prend la décision de se servir dans les rayons du magasin.
« J’ai pris une canette, un paquet de gâteaux et des mini-saucisses, et je suis allé dans mon bureau pour les manger« , confie-t-il au Parisien en repensant à ce moment. Une décision anodine en apparence, mais qui va précipiter sa chute.
Une erreur de 5,48 euros
Ludovic a commis une erreur qui, selon lui, ne méritait pas un licenciement. En cause : le non-paiement immédiat de ses ’emplettes’ pour un montant total de 5,48 euros, soit le coût des mini-saucisses, de la canette et du paquet de gâteaux.
« Comme il y avait du monde à la caisse, je me suis dit que je paierais plus tard, mais j’ai oublié de le faire le soir même, en clôturant la caisse« , explique Ludovic. Absent le samedi, il ne règlera ce dû que le lundi, en omettant dans son compte les mini-saucisses.
Une sanction disproportionnée
Mais le mal était déjà fait. Une fois l’infraction constatée, la direction est prévenue par l’agent de sécurité. Invité à s’expliquer, Ludovic est licencié pour « cause réelle et sérieuse« , en dépit de sa version des faits. Si Ludovic reconnaît son erreur, il ne comprend pas la sévérité de sa sentence : « J’ai fait une erreur, je la reconnais : j’aurais dû payer sur le moment. Mais ça ne méritait pas un licenciement! »
Point final de la collaboration avec Action
Contacté par Le Parisien, le directeur régional de Action a refusé de commenter l’affaire mais a toutefois indiqué que le licencié « a un dossier » et que son licenciement ne se limite pas à la question des 5,48 euros. Quoi qu’il en soit, la séparation entre Ludovic et Action est désormais inévitable.
Après huit ans de service, l’ancien responsable-adjoint ne peut que constater avec amertume la fin de sa collaboration avec Action, lui qui envisageait « terminer sa carrière » dans l’enseigne.
L’affaire devant la justice
Bien que strictement légal, ce licenciement soulève de nombreuses interrogations quant à sa légitimité.
Aujourd’hui, Ludovic a décidé d’intenter une action en justice contre son ancien employeur. Quelle qu’en soit l’issue, Ludovic envisage désormais de se réorienter, décidé à tirer un trait sur le commerce, un milieu dans lequel il ne se reconnaît plus.