Le 21 novembre 2025, les téléspectateurs de M6 découvrent un numéro spécial d’« Arnaques ! » qui sort des sentiers battus. Plus d’une heure consacrée à une seule affaire. Une décision rare, presque radicale, à l’image de la sidération ressentie par Julien Courbet et ses équipes.
« Cette enquête est concernante », insiste l’animateur. Pas concernée, mais concernante. La nuance est lourde de sens. Selon lui, il est presque impossible de ne pas connaître, dans son entourage proche, une personne touchée par ce système. Une affirmation qui résonne comme une alerte nationale.
Une assurance banale… aux conséquences dévastatrices
Au cœur de cette affaire, une promesse simple. Lors de l’achat d’un téléphone ou d’un ordinateur dans une grande enseigne, une assurance est proposée. Dix, quinze, parfois vingt euros par mois pour se protéger contre la casse ou le vol. Un montant jugé raisonnable, presque rassurant.
Mais avec le temps, certains clients commencent à remarquer des anomalies. Les prélèvements se multiplient. Les intitulés changent. Les montants varient. Sans bruit, sans alerte claire, les comptes se vident. « Le système est intelligent, presque trop », confie Julien Courbet, visiblement marqué. Plusieurs prélèvements mensuels, parfois cinq, passent inaperçus pendant des années.
L’entreprise mise en cause est la SFAM, spécialisée dans l’assurance de produits électroniques. Une structure tentaculaire, aux méthodes jugées trompeuses par la justice.
Des victimes piégées pendant des années
Parmi les témoignages recueillis, celui de Benjamin et de sa mère Agnès glace le sang. Le jeune homme, régulièrement à découvert, finit par examiner ses relevés bancaires. Ce qu’il découvre dépasse l’entendement. En cinq ans, plus de 10 000 euros prélevés, là où le contrat initial en prévoyait environ 1 500.
Une somme colossale, qui n’est malheureusement pas un cas isolé. Des milliers de victimes auraient perdu entre 8 000 et 10 000 euros, parfois davantage. Pour beaucoup, la prise de conscience arrive tard, quand les conséquences financières sont déjà lourdes.
Julien Courbet parle d’exaspération, mais aussi d’impuissance face à des familles démunies, souvent persuadées d’être responsables de leur situation.
Un dirigeant condamné, mais un remboursement incertain
Derrière cette affaire se trouve Sadri Fegaier, longtemps présenté comme un golden boy de l’entrepreneuriat français. À seulement 38 ans, il était devenu l’un des plus jeunes milliardaires du pays. En décembre 2024, la justice le condamne à deux ans de prison pour pratiques commerciales trompeuses.
Une décision saluée par les victimes, accompagnées notamment par l’avocate Emma Léoty. Mais l’espoir reste fragile. Le dirigeant a fait appel, et surtout, le remboursement n’est pas automatique. Il dépend de critères stricts, de preuves parfois difficiles à réunir et, surtout, de la solvabilité des sociétés concernées.
« Il y aura des clients remboursés, mais pas tous », prévient l’avocate. Une phrase qui laisse un goût amer à ceux qui ont déjà tant perdu.
Une alerte qui dépasse le simple scandale
Au-delà de l’affaire judiciaire, Julien Courbet veut frapper les esprits. Cette arnaque, dit-il, révèle une faille plus large dans notre rapport à la consommation et à la confiance. Des contrats signés trop vite, des prélèvements peu surveillés, et un système qui profite du silence.
L’émission ne se contente pas de dénoncer. Elle invite chacun à regarder ses comptes, à questionner ses assurances, à parler autour de soi. Car le véritable choc, selon l’animateur, n’est pas seulement l’ampleur de l’escroquerie, mais le fait qu’elle ait pu durer aussi longtemps, presque sous les yeux de tous.
Sources M6 – émission « Arnaques ! »
