Emmanuel Macron reste le locataire de l’Élysée pour cinq ans après sa victoire au deuxième tour face à Marine Le Pen. Malgré tout, ce 2e mandat est loin d’être une promenade de santé. Bien au contraire, la tâche s’annonce des plus difficiles pour le chef de l’État et le gouvernement Borne. La raison ? Le parti présidentiel Ensemble n’a pas obtenu la majorité absolue lors des législatives. De toute évidence, la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) donne du fil à retordre à l’exécutif.
Pour rappel, la NUPES dispose de 150 sièges à l’Assemblée nationale tandis que le RN en a 89. De son côté, le camp présidentiel doit se contenter de 245 députés. En ce sens, il lui manque une quarantaine pour faire voter des textes. Son projet de loi sur le pouvoir d’achat, une promesse de campagne, se retrouve de ce fait sur la sellette.
Emmanuel Macron ne s’en remet pas ?
Sera-t-il en mesure de faire passer les lois contenues dans son programme? Voilà la question qui reste en suspens sur bien des lèvres. Il a d’ailleurs pris une décision pour le moins inattendue face à cette situation. Il a en effet renvoyé aux dirigeants des principaux partis la responsabilité de sortir de l’impasse politique. A l’évidence, ses projets pour ce 2e quinquennat priment sur tout le reste. Du coup, le président de la République est contraint aux compromis à cause de sa majorité relative étriquée à l’Assemblée nationale.
Suite à sa réélection du 24 avril dernier, Emmanuel Macron a promis la mise en place d’un gouvernement plus collaborative. Selon ses propos, l’exécutif serait davantage à l’écoute. Les analystes politiques remarquent cependant une certaine contradiction dans sa démarche. A l’heure où il faut privilégier le consensus, Olivier Véran, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement exclut en effet La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) de la majorité à l’Assemblée nationale.
Parait-il que l’échec du parti présidentiel aux législatives lui reste au travers de la gorge. L’un des collaborateurs d’Emmanuel Macron s’est en effet laissé aller à quelques confidences à ce sujet au micro du Parisien. Dans les pages du journal du 2 juillet dernier, on peut notamment lire :
« Je ne le reconnais plus. En surface, l’énergie reste la même. Mais sur le fond des choses, je le sens à sec, son logiciel semble complètement grippé. On a fait une réunion avec une dizaine de ministres. Je l’ai vu gratter toute la soirée. En général, il parle et on gratte. Là… c’était l’inverse »
Une vision encore floue
Cet événement qui a marqué les esprits de ses collaborateurs s’est déroulé avant le premier tour des législatives. C’est la raison pour laquelle ses proches s’inquiètent sur son état actuel. Le mari de Brigitte Macron serait en effet « hébété », « bloqué » et « absent ». Apparemment, le chef de l’exécutif n’a pas encore défini ses priorités pour son 2e mandat. A Marisol Touraine, ex-ministre de la Santé d’expliquer dans les colonnes du Monde :
« Il a du mal à définir ce qu’est la nouvelle aventure (…) Le problème principal est l’absence de visibilité sur le projet d’Emmanuel Macron, ce qu’il veut faire de son mandat. L’enjeu, pour lui, est d’expliciter sa vision »