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Emmanuel Macron giflé : Que risque l’auteur des faits ?

Macron giflé
Capture d’écran Twitter / @BFMTV

Après l’incident à Tain-l’Hermitage, dans la Drôme, deux individus, dont l’agresseur, ont été placés en garde à vue. A ce stade de l’enquête, les informations sont distillées au compte-gouttes. Ce qui est sûr, c’est que ce geste qualifié d’« ultraviolent » par Emmanuel Macron fera encore couler beaucoup d’encre dans les semaines à venir.

Le 8 juin 2021, le chef de l’Etat a reçu une gifle dans la Drôme alors qu’il venait saluer la foule. Bien que le président de la République ait continué sa visite, cet incident a marqué les esprits. En ce sens, les interrogations au sujet des sanctions encourues par l’auteur des faits se multiplient. Du point de vue de la loi, il est poursuivi pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». C’est également le cas pour son complice présumé, qui avait filmé la scène.

L’article 222-13 du Code pénal

Selon les informations relayées sur le site francetvinfo, le suspect s’appelle Damien T. et son complice Arthur C. Tous les deux sont âgés de 28 ans et inconnus de la Justice. Cependant, l’auteur des faits a été testé positif à l’alcoolémie. Par ailleurs, il serait un fervent militant de l’extrême droite, toujours selon les enquêtes. La raison ? Sur YouTube, il suit des influenceurs tels que Papacito ou encore Julien Rochedy. Bien qu’il soit plutôt discret sur les réseaux sociaux, les informations recueillies révèlent qu’il est aussi président d’une association d’arts martiaux. Tous ces détails sur ses activités pourraient donc servir de preuve contre lui devant une cour de justice.

Comme l’a expliqué l’avocat pénaliste Eric Morain au micro du Parisien, un délit d’offense au président de la République existait jusqu’en 2013. Malgré tout, la gifle est un geste violent et non pas des propos vexants. De plus, au vu de cette situation inédite, le juge pourrait aussi retenir « un trouble à l’ordre public ». Concernant l’acte en question, selon l’article 222-13 du Code pénal : « les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende ». En d’autres termes, l’individu et son complice présumé risquent d’écoper de lourdes sanctions.

Les présidents malmenés avant Emmanuel Macron

Il faut dire que les chefs d’Etat qui s’étaient succédé n’avaient pas que des partisans lors de leurs bains de foule. Jacques Chirac en avait fait les frais au cours d’une campagne présidentielle en 2002. Pour rappel, il s’était fait cracher dessus à Mantes-la-Jolie. La même année, un individu muni d’un fusil 22 long rifle l’avait pris pour cible. Fort heureusement, il l’avait raté. Quant à Nicolas Sarkozy, un employé municipal d’Agen lui avait violemment agrippé la veste en 2011. Peu avant l’élection présidentielle de 2012, François Hollande s’était fait asperger de farine par une femme. Concernant la mésaventure de l’époux du Brigitte Macron, des concitoyens mécontents lui avaient jeté des œufs.