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Elle lance une pétition pour arrêter les cloches la nuit en été afin de dormir fenêtre ouverte


À Mésigny, petite commune de Haute-Savoie, une habitante souhaite faire taire les cloches de l’église pendant les nuits d’été pour pouvoir dormir fenêtres ouvertes. Une requête qui, entre tradition et tranquillité, divise profondément le village.

À Mésigny, 800 habitants vivent habituellement au rythme tranquille de leur église. Mais depuis quelques mois, les discussions tournent autour d’un seul sujet : le tintement des cloches la nuit. Isabelle, sexagénaire installée depuis un an et demi dans le village, ne supporte plus le carillon qui sonne toutes les heures et demi-heures.

Pendant les nuits chaudes de l’été, ses fenêtres restent ouvertes… et le clocher se trouve juste en face. Résultat : impossible pour elle de trouver le sommeil. Sa proposition ? Mettre en place une « trêve estivale » de juin à septembre, durant laquelle les cloches resteraient silencieuses la nuit.

Tradition contre tranquillité

Cette idée a vite divisé les habitants. Pour Jean-Paul, 50 ans, qui habite à quelques mètres de l’église, il est impensable d’y toucher :

« Si les cloches les embêtent à la campagne, faut vite qu’ils restent en ville », lance-t-il.

D’autres vont plus loin et qualifient Isabelle de « citadine », accusation à laquelle elle répond :

« J’ai toujours vécu à la campagne. À cause des cloches, je suis forcée d’installer une climatisation… ce n’est pas très rural comme procédé. »

Mais Isabelle n’est pas seule. Une voisine d’une trentaine d’années soutient son idée, estimant qu’une pause nocturne pendant les mois les plus chauds serait « une bonne chose ».

Une décision municipale tranchée

Déjà évoquée à la fin de l’été 2024, la demande d’Isabelle n’avait pas reçu de réponse. Cette année, le Conseil municipal s’est penché sur la question lors d’une séance en avril. Verdict : un vote à l’unanimité contre la suspension des sonneries nocturnes.

Parallèlement, des habitants attachés à la tradition ont lancé une pétition pour « sauver les cloches de l’église Saint-Denis ». Le ton est clair :

« Quand vous arrivez dans une commune, vous vous adaptez à son mode de vie plus que centenaire. »

En quelques jours, plus de 9.100 signatures ont été récoltées.

Un débat qui dépasse Mésigny

Le cas de Mésigny n’est pas isolé. Dans plusieurs villages français, cloches, chants de coqs ou grenouilles ont déjà provoqué des conflits entre anciens et nouveaux habitants.

Pour éviter que ces querelles ne menacent le patrimoine rural, une loi a été votée en 2021 pour protéger les « bruits de la campagne », dans la foulée de l’affaire du coq Maurice. Plus récemment, en avril 2024, une nouvelle loi a précisé que si une nuisance existait avant l’installation d’un plaignant, sa plainte ne pourrait pas aboutir.

Entre héritage sonore et droit au repos

À Mésigny, la décision municipale ne semble pas clore le débat. Pour certains, les cloches font partie de l’âme du village. Pour d’autres, elles sont une nuisance évitable. Une chose est sûre : cet été encore, le tintement rythmera les nuits… et les discussions.

📌 Sources : Ici Pays de Savoie, France 3, textes de loi 2021 & 2024.