Decathlon se retrouve plongé dans une tempête médiatique sans précédent. Le 6 février, l’émission « Cash Investigation » diffusée sur France 2 a révélé que les vêtements de la marque pourraient contenir du coton provenant de la région controversée du Xinjiang en Chine. Cette zone est tristement célèbre pour le travail forcé infligé à la minorité musulmane des Ouïghours.
Les révélations ont pointé du doigt le sous-traitant chinois Qingdao Jifa, déjà sous le feu des critiques et documenté par le chercheur Adrian Zenz.
L’Origine du Coton : Le Xinjiang en Ligne de Mire
Dès lors, la question de l’éthique de l’approvisionnement en coton par Decathlon devient centrale. Le coton du Xinjiang est suspecté d’être récolté sous contraintes, un fait que les défenseurs des droits humains dénoncent. En réponse à l’enquête, Adrian Zenz a soulevé les pratiques coercitives : «Le gouvernement chinois veut éviter que les Ouïghours soient inactifs. Pour eux, une population inactive est une menace potentielle», a-t-il déclaré.
Cette région de Chine est au cœur d’une intense surveillance internationale, car des centaines de milliers d’Ouïghours y seraient contraints de travailler sous une politique répressive imposée par Pékin. Cette situation critique met les sous-traitants de Decathlon sous le radar.
Conséquences Éthiques et Légales
Au-delà des préoccupations éthiques, les répercussions légales pour Decathlon pourraient être sévères. En 2021, une loi américaine a pris effet, interdisant l’importation de produits contenant du coton du Xinjiang. Cette réglementation oblige toutes les entreprises à prouver que leurs articles ne participent pas à cet abus controversé.
Pour l’Europe, malgré les efforts de la Commission Européenne pour interdire les produits issus du travail forcé, la réglementation reste incomplète et inégale.
Decathlon et la Traçabilité de son Approvisionnement
Une question brûlante a été soulevée : Decathlon est-il conscient des origines de son coton ? Selon l’émission, la question de la responsabilité directe de l’enseigne a été explorée. Lors d’une entrevue, une cadre de Qingdao Jifa a déclaré que Decathlon avait directement sélectionné ses matières premières : «Nous ne faisons que l’assemblage des produits», a-t-elle précisé. Cette déclaration laisse supposer que si le coton du Xinjiang est utilisé, c’est Decathlon qui en serait responsable.
Face à ces accusations, Decathlon a choisi de répondre par écrit, en indiquant qu’il poursuit «ses efforts pour une traçabilité complète de sa chaîne d’approvisionnement» et que «100 % du coton utilisé dans la fabrication de ses produits provient de sources engagées dans des pratiques plus responsables». Pourtant, la société n’exclut pas totalement que du coton du Xinjiang puisse avoir été utilisé.
Ce Qu’Il Faut Retenir
- – Cash Investigation a mis en lumière des préoccupations éthiques quant à l’origine du coton de Decathlon.
- – Decathlon, à travers son sous-traitant Qingdao Jifa, pourrait être lié au travail forcé des Ouïghours.
- – Les conséquences sont multiples, touchant tant à l’éthique qu’aux lois internationales.
- – L’entreprise s’est engagée à renforcer la traçabilité, mais un doute persiste.
Ce scandale met au jour des pratiques d’approvisionnement qui pourraient alerter de nombreux consommateurs et militants pour les droits humains. La route vers un approvisionnement éthique semble encore longue et parsemée d’obstacles pour Decathlon. Restons attentifs aux évolutions de ce dossier délicat
