C’est une scène digne d’un sketch que des clients d’un Lidl à Lugano, dans le sud de la Suisse, ont vécue récemment. En déambulant dans les rayons frais du magasin, plusieurs consommateurs tombent sur une barquette de viande pour le moins… intrigante. Sur l’étiquette, on peut lire noir sur blanc : « Pipistrello 800 g », soit 800 grammes de chauve-souris en italien.
Sous l’emballage, des ailes sombres et croustillantes laissent planer le doute. S’agit-il d’un nouveau produit exotique proposé par l’enseigne allemande ? Ou d’un terrible faux pas alimentaire ? En quelques heures, la photo du produit devient virale sur les réseaux sociaux, suscitant à la fois l’inquiétude et les moqueries.
Une erreur de traduction improbable… mais bien réelle
L’enseigne Lidl a rapidement pris la parole pour calmer la polémique. La direction a confirmé qu’il ne s’agissait évidemment pas de chauve-souris, mais tout simplement… d’ailes de poulet épicées.
Le bug ? Une erreur de traduction automatique. En allemand, le mot « Fledermaus » est utilisé non seulement pour désigner l’animal (la chauve-souris), mais aussi dans l’industrie alimentaire, pour une découpe spécifique de la volaille, proche de ce qu’on appelle « l’araignée » en boucherie française.
Traduit littéralement en italien, « Fledermaus » devient « Pipistrello » – qui signifie littéralement « chauve-souris ». Une confusion rendue possible par un logiciel de traduction automatique utilisé par l’un des fabricants suisses partenaires de Lidl.
La réaction rapide de Lidl
Contactée par les médias suisses, l’enseigne a présenté ses excuses :
« Il s’agit bien d’ailes de poulet. Nous comprenons la confusion, causée par une traduction littérale de l’étiquette, et nous la regrettons. Il va sans dire que le produit est exclusivement composé de poulet », a indiqué un porte-parole.
Lidl a précisé que l’étiquetage venait directement du fabricant, sans validation interne de la part de l’enseigne. Depuis l’incident, le nom du produit a été corrigé, aussi bien en rayon que dans les brochures en ligne. Une enquête interne est en cours pour éviter que ce type d’erreur ne se reproduise.
Une histoire qui rappelle d’autres confusions alimentaires
Ce n’est pas la première fois qu’une chaîne de distribution se retrouve au cœur d’un quiproquo linguistique ou culturel. En 2013, IKEA avait dû faire face à une polémique après avoir vendu des boulettes de viande contenant, par erreur, de la viande de cheval. Plus récemment, en 2022, un supermarché asiatique avait été pointé du doigt pour avoir mal traduit « crabe fermenté » en « cadavre de crabe ».
L’affaire Lidl montre une fois de plus l’importance cruciale de la chaîne de validation des produits, surtout lorsqu’ils sont destinés à un marché multilingue comme la Suisse. Une simple faute de mot peut suffire à créer un véritable tollé.
Et si l’erreur avait été volontaire ?
Si certains internautes s’amusent de la situation, d’autres avancent une théorie plus cynique : et si Lidl avait volontairement laissé passer l’erreur pour créer un buzz marketing ? La marque, habituée aux campagnes décalées (on se souvient des sneakers Lidl devenus collector), n’a pas commenté cette idée. Mais la viralité de l’histoire sur TikTok, X (ex-Twitter) et Instagram en fait, quoi qu’il en soit, une opération de communication imprévue… et redoutablement efficace.
Verdict : pas de chauve-souris dans votre assiette !
Finalement, tout est bien qui finit bien. L’incident n’a causé aucun problème sanitaire et les barquettes concernées ont été rapidement retirées ou ré-étiquetées. Mais cette mésaventure soulève une question simple :
En 2025, peut-on encore faire confiance aux étiquettes alimentaires ?
Sources : Lidl