En 2007, les jardins français ont rencontré un nouvel envahisseur venu de Chine: la pyrale du buis, un papillon dont les œufs se révèlent être une véritable menace. Plus récemment, c’est Virginie, résidente du village de Gerpinnes, qui a constaté la destruction totale de ses buis sur une longueur de trente mètres en seulement une semaine.
L’habitante désemparée explique : « Elles sont partout, sur les portes de la maison, dans la maison, sur nous… On doit les éviter pour sortir, un vrai nuisible! »
Comment reconnaître la pyrale du buis ?
Les chenilles de pyrale du buis, issues des œufs qui se transforment en moins de deux semaines, se nourrissent des feuilles du buis causant leur brunissement, leur séchage et finalement leur chute. Il n’est pas rare aussi de repérer la présence de cocons, de toiles et fils de soie, ainsi que de nombreuses déjections de couleur vert foncé à noire.
Damien Pussemier, horticulteur et pépiniériste avertit : « Quand on les voit, il faut arrêter tout ce qu’on fait et pulvériser directement. Il faut aller dans une jardinerie chercher le produit, il ne faut pas laisser attendre un jour ou même un demi-jour. Il faut agir directement. »
Un cycle de vie destructeur
La pyrale du buis est particulièrement résistante et tenace. Les chenilles muent jusqu’à quatre fois pendant leur cycle de vie, devenant à chaque stade plus voraces. Au bout d’un mois, ces chenilles atteignent leur taille adulte de 40 millimètres. Ensuite, elles entament leur métamorphose en chrysalide, avant de devenir des papillons qui sont prêts à pondre entre 200 et 300 œufs et recommencer le cycle destructeur.
Le cycle de vie de cet insecte nuisible ne s’interrompt jamais au cours de l’année, à l’exception des périodes de froid inférieures à 7 °C.
Protéger nos jardins
Pour protéger les buis, il est indispensable d’agir rapidement et de localiser l’insecte avant que les dégâts ne soient visibles. Bien sûr, cette lutte efficace nécessite une certaine connaissance de l’insecte et une mobilisation collective pour obtenir des résultats satisfaisants à long terme.
En cas de forte infestation, Damien Pussemier conseille l’utilisation de spinosad, un produit naturel et le recours à d’autres méthodes, notamment le piège à phéromones à installer avant la période de ponte, le filet anti-insectes, et même l’introduction de la mésange, un prédateur naturel de la chenille de la pyrale du buis dans les jardins.
Toutefois, face à cet adversaire résistant, les jardineries proposent moins de buis aujourd’hui et encouragent les résidents à se tourner vers des alternatives comme le houx crénelé.
Damien Pussemier prévient cependant : « Le problème, c’est qu’il faut peut-être tailler un peu plus, et puis ce n’est pas vraiment à la mode et ce n’est pas aussi noble que le buis ». Mais face à la pyrale, peut-être est-il temps de faire un choix entre la noblesse du buis et la pérennité de nos jardins. Une vigilance continuelle est nécessaire jusqu’à la fin de l’automne pour lutter efficacement contre cette menace.