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C’est officiel : voici la nouvelle date limite imposée aux Français pour installer un thermostat connecté chez eux


Alors qu’on croyait l’échéance fixée une bonne fois pour toutes, le gouvernement a soudain décidé de repousser la date limite pour s’équiper en thermostats connectés. Une décision discrètement annoncée, qui suscite déjà de vives réactions tant les zones d’ombre restent nombreuses. Entre économies promises, aides floues et millions de foyers encore non équipés, l’affaire prend des allures de feuilleton énergétique.

La nouvelle est tombée presque en catimini, dans un message publié sur BlueSky par le ministre de l’Économie, Roland Lescure. Alors que l’installation de thermostats programmables et connectés devait devenir obligatoire d’ici janvier 2027, l’État a finalement décidé de repousser l’échéance à 2030. Une annonce brève, mais lourde de conséquences, qui interroge autant qu’elle surprend.

Une mesure pensée pour alléger la facture des Français

Chaque hiver, le même constat revient : le chauffage plombe le budget des ménages. Selon l’ADEME, il représente environ 65 % de leur consommation d’énergie. C’est précisément pour répondre à cette problématique que le gouvernement avait lancé en 2022 son plan sobriété, encourageant des gestes simples mais efficaces pour réduire la facture.

Parmi eux, l’installation d’un thermostat connecté était présentée comme un levier majeur. Capable de réguler la température en temps réel et d’adapter la consommation au rythme de vie du foyer, cet outil est censé permettre une économie d’environ 15 % sur le chauffage. Une promesse séduisante, mais qui suppose évidemment d’être équipé.

Une obligation décalée qui soulève de nouvelles questions

En annonçant ce report, Roland Lescure évoque une volonté de “laisser plus de souplesse” aux ménages et aux professionnels. Les discussions au Congrès des maires de France avaient déjà laissé entrevoir un calendrier difficile à tenir, notamment en raison du grand nombre de logements concernés.

Car derrière cette obligation, un chiffre impressionne : près de 27 millions de foyers français ne seraient toujours pas équipés. Le défi logistique est immense, et le gouvernement semble avoir choisi de temporiser. Mais ce répit de trois ans suffit-il réellement à rassurer ?

D’autant que beaucoup de zones d’ombre persistent. Le montant des aides, leur accessibilité, les critères pour en bénéficier… Autant de points essentiels que ni le ministre de l’Économie ni le Premier ministre n’ont encore clairement définis. Pour une mesure censée accompagner la transition énergétique, l’incertitude reste étonnamment grande.

Entre économies promises et flou administratif

Malgré le report, l’objectif reste inchangé : généraliser l’usage de thermostats programmables dans tous les logements disposant d’un chauffage individuel. L’État met en avant l’amélioration du pouvoir d’achat, mais sans fournir pour l’instant les outils nécessaires pour accompagner les ménages.

Sur le terrain, beaucoup s’interrogent sur la faisabilité. Le matériel n’est pas toujours compatible, les devis varient fortement et les ménages les plus modestes craignent d’être les premiers pénalisés si les aides tardent à être officialisées. Dans ce contexte, la décision de repousser l’échéance est perçue tantôt comme un soulagement, tantôt comme un nouvel épisode d’un dossier mal ficelé.

Une transition énergétique encore en chantier

L’ambition affichée reste de moderniser les logements et de réduire la consommation énergétique pour répondre à l’urgence climatique. Mais entre les annonces successives, les reports et les zones de flou, l’obligation du thermostat connecté ressemble aujourd’hui davantage à une promesse qu’à une réalité opérationnelle.

Le feuilleton est loin d’être terminé. Les ménages, eux, attendent désormais des réponses simples à une question essentielle : comment s’équiper sans mauvaise surprise ?

Sources

ADEME – Données sur la consommation énergétique des ménages
Décret 2023/444 du 7 juin 2023
Informations TF1 sur les foyers non équipés