Un collectif d’experts, relayé par Casino.org, a créé une représentation virtuelle nommée Ava, censée illustrer comment certaines influenceuses pourraient physiquement évoluer d’ici 2050. Cette image choque : posture courbée, épaules affaissées, traits tirés, cernes prononcés, peau rougeoyante, lèvres et joues déformées, vision floue, cheveux clairsemés… Une dystopie incarnée.
Les spécialistes mettent en garde : ce n’est pas un fantasme, mais une extrapolation des impacts réels des habitudes liées aux réseaux sociaux : utilisation excessive d’écrans, stress permanent, abus de cosmétiques et infiltrations de procédures esthétiques invasives.
Le « tech neck » : le cou des écrans qui déforme le futur
Ava souffre d’une posture extrême : tête projetée vers l’avant, dos voûté et douleurs cervicales chroniques. Cette configuration correspond au phénomène médicalement documenté de tech neck ou posture numérique. Des études scientifiques montrent que l’usage long et intensif du smartphone modifie la courbure thoracique (hypercyphose) et l’inclinaison du tronc — même en marchant.
D’autres travaux, notamment chez les jeunes adultes, soulignent que tenir son téléphone en marchant ou en station debout affecte fortement la stabilité posturale et le contrôle de l’équilibre, augmentant les risques de chute ou de douleurs.
Peau en crise : entre maquillage excessif et “digital aging”
Ava cumule rougeurs, irritations et taches, conséquences d’une application quotidienne de maquillage, de changements fréquents de produits cosmétiques et d’exposition prolongée à la lumière LED (comme les ring lights). Les experts parlent d’« âge digital » : vieillissement cutané accéléré par la lumière artificielle, l’exposition aux écrans et les produits agressifs.
Yeux et sommeil : un regard fatigué, un rythme brisé
Le regard d’Ava est lourdement affecté : yeux rouges, secs, vision trouble, cernes marqués et paupières gonflées. Cela reflète les symptômes du syndrome de l’œil numérique, causé par le temps prolongé passé devant les écrans.
Ajoutons à cela l’impact des écrans bleus sur notre rythme circadien : stimulation constante, insomnie, perturbation du sommeil. Un cercle vicieux où le manque de repos amplifie le stress visuel.
Beauté artificielle ou masque néfaste ? Quand le « filler » devient caricature
Les traits d’Ava — lèvres gonflées, joues creuses et proportions faciales exagérées — évoquent une hypercorrection esthétique liée à l’essor des produits injectables. Ce phénomène, parfois appelé “pillow face” ou “Snapchat dysmorphia”, reflète une quête absurde de perfection visuelle, au détriment de la santé.
Cheveux en détresse : le prix invisible du style permanent
L’image d’Ava dévoile aussi une perte de cheveux notable. Les extensions répétées, coiffures serrées et soins agressifs peuvent provoquer des alopécies de traction, souvent irréversibles.
Pourquoi cette vision nous interpelle — et ce qu’elle nous apprend
Ce portrait d’Ava n’est pas un message alarmiste vide : il synthétise une série d’alertes médicales, liées aux habitudes de vie liées aux réseaux et à l’esthétique numérique. Il vise à réveiller les consciences :
Mettre des limites à l’usage des écrans
Privilégier des routines de soins respectueuses et constantes, sans excès.
Donner plus de place au repos, au sommeil réparateur et à l’activité physique.
Remettre en question les standards de beauté imposés par les algorithmes.
Ava n’est pas qu’un personnage virtuel dérangeant : elle est l’écran tendu d’un futur possible, façonné par l’obsession des likes, la pression esthétique et le manque de recul. Si ce portrait terrifiant suscite l’indignation, il peut aussi devenir un catalyseur de changement. Nos corps — et notre santé — valent mieux que la quête d’une image parfaite imposée par les écrans.