Société

« On a perdu le contrôle » : les élus des départements confinés montent au créneau et réclament des mesures plus fortes

Olivier Véran ce jeudi 25 mars.
Olivier Véran en conférence de presse, ce jeudi 25 mars 2021. Crédits : capture d'écran BFMTV.

Dès ce vendredi minuit, trois autres départements seront soumis à des restrictions sanitaires renforcées. Le Rhône, l'Aube et la Nièvre rejoignent donc la liste des 16 départements déjà confinés pour un mois minimum. Pour plusieurs élus, les mesures prononcées ne sont pas suffisantes. Très alarmistes, ils réclament des dispositions plus fortes.

Ce jeudi 25 mars, le ministre de la Santé a pris la parole pour annoncer le confinement de trois autres départements français. Ces zones seront soumises au mêmes restrictions sanitaires déployées notamment dans les Hauts-de-France et en Île-de-France, régions durement touchées par le virus. Olivier Véran a tenu à prévenir les Français : la situation sanitaire est grave et la pression va s’accentuer sur les hôpitaux.

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La pression hospitalière « déjà très forte » va s’accentuer dans les prochains jours

Pour le Rhône, l’Aube et la Nièvre, « il est apparu indispensable d’amplifier les mesures de protection », a souligné le ministre de la Santé en conférence de presse. Dans le Rhône et notamment à Lyon, le taux d’incidence approche les 400 pour 100 000 habitants (383 précisément), rapporte France 3 Régions. Quant à l’Aube, la barre des 400 est franchie avec 445 cas pour 100 000 habitants, rapporte ce mardi Santé Publique France. La Nièvre enregistre pour sa part un taux d’incidence de 329.

Des chiffres qui font craindre au gouvernement une saturation des services de réanimation, lesquels sont déjà soumis à une extrême pression. Les trois départements cités rejoignent donc la liste des 16 départements déjà soumis à un confinement depuis samedi dernier. Parmi ces territoires : l’ensemble de la région parisienne, les Hauts-de-France, les Alpes-Maritimes et une partie de la Normandie.

Dans ces zones où le virus circule activement, certains commerces ferment et les déplacements sont limités à 10 kilomètres autour du domicile. Pour l’heure, les écoles restent ouvertes, mais les lycées sont à nouveau soumis à des jauges d’élèves. « Les mesures décidées la semaine dernière pourraient montrer leurs premiers effets d’ici ce week-end au mieux », précise Olivier Véran, qui espère faire baisser « les réanimations et les hospitalisations ». Le ministre de la Santé tient toutefois à prévenir : « La pression hospitalière va continuer de monter dans les prochains jours ».

« Il aurait fallu confiner probablement dès fin février »

Face à cette situation préoccupante, de nombreux élus ne comprennent pas pourquoi le gouvernement ne prend pas de mesures plus fortes. François Baroin ne décolère pas. Pour l’élu, « on a perdu beaucoup de temps ». S’il en avait eu la possibilité en tant que maire de Troyes (Aube), « j’aurais pris la décision d’établir un confinement strict », insiste-t-il auprès de BFMTV.

un patient en réanimation
Les services de réanimation sont complètement saturés, dénoncent plusieurs élus. Image d’illustration.

« On dépasse les limites, la réanimation est complètement saturée », s’alarme de son côté Alain Lassus, président du département de la Nièvre. Pour l’élu qui se confie à l’AFP, on a « perdu le contrôle de la situation (…) Il aurait fallu confiner probablement dès fin février ».

« Je ne vois pas comment on tient une ou deux semaines de plus comme ça », estime pour sa part Alexandra Dublanche, vice-présidente « Libres! » de la région Île-de-France. Celle-ci réclame une fermeture des écoles, « une mesure à la fois efficace et n’ayant pas de conséquences économiques dramatiques ». Une opinion partagée par Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. L’élue a d’ailleurs proposé au gouvernement d’avancer de 15 jours la date des vacances de Pâques. Une mesure pour qui n’a pour l’instant obtenu aucune réponse du gouvernement.

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