Société

« C’est sa dernière volonté » : une femme veut euthanasier sa chienne avant sa mort


Elle l’aime à en mourir. En Belgique, une femme souhaite faire euthanasier sa chienne Zénia avant de mettre fin à ses jours. Un geste qu’elle décrit comme “par amour”, mais qui indigne les associations de protection animale. Le tribunal doit désormais trancher une affaire aussi tragique que dérangeante.

C’est une affaire qui bouleverse la Belgique et divise profondément l’opinion publique. Zénia, une magnifique chienne bouvier bernois de six ans, se retrouve au cœur d’une bataille judiciaire après la demande pour le moins déroutante de sa propriétaire.
Hospitalisée pour des troubles mentaux, la femme aurait confié vouloir mettre fin à ses jours et emmener sa chienne “avec elle”.
“Elle m’a dit qu’elle voulait partir, mais qu’elle ne pouvait pas laisser Zénia derrière elle. Elle est persuadée que sa chienne serait malheureuse sans elle”, raconte Elke D’Hollander, directrice de l’association People4Animals, aujourd’hui en première ligne de ce dossier.

L’association refuse de rendre la chienne

Alertée par les propos de la femme, l’association de défense animale a immédiatement décidé de garder Zénia, le temps que la situation soit clarifiée. Pour les bénévoles, il n’était pas question de rendre l’animal à sa maîtresse tant que le risque d’euthanasie n’était pas écarté.
“Zénia est une chienne en parfaite santé, incroyablement douce et équilibrée. Rien ne justifie de mettre fin à sa vie. Elle mérite de vivre, tout simplement”, a déclaré la responsable du refuge.

L’association, soutenue par de nombreux internautes, a depuis lancé un appel aux dons pour financer la bataille juridique à venir. Car le cas de Zénia doit désormais être examiné par un tribunal flamand, le 20 octobre prochain.

Un débat éthique qui déchire les internautes

Pour certains, la décision de la propriétaire relève d’un acte d’amour désespéré. Pour d’autres, elle incarne au contraire une forme d’égoïsme extrême. Sur les réseaux sociaux, les commentaires s’enchaînent : “C’est cruel de vouloir entraîner un animal dans la mort”, écrit une internaute. D’autres, plus nuancés, évoquent “une détresse mentale profonde” qui ne doit pas être jugée trop vite.

Ce débat pose une question dérangeante : peut-on justifier l’euthanasie d’un animal pour des raisons purement émotionnelles ?
En Belgique, comme en France, cette pratique est strictement encadrée. Les vétérinaires ne peuvent l’autoriser que pour des raisons médicales ou comportementales graves. Rien, dans le cas de Zénia, ne correspond à ces critères.

Zénia, symbole malgré elle

Depuis que l’affaire a éclaté, Zénia est devenue malgré elle le symbole d’un combat plus vaste : celui du respect de la vie animale face à la détresse humaine. Le cas a mis en lumière un vide juridique, mais aussi la complexité de la relation entre humains et animaux de compagnie.
“Les animaux ne peuvent pas décider seuls, c’est à nous de les protéger. Zénia ne mérite pas de mourir parce que sa maîtresse souffre”, rappelle la directrice de People4Animals, qui dit espérer “une décision juste et humaine”.

En attendant le verdict, la chienne est hébergée et soignée dans un refuge où elle reçoit toute l’attention des bénévoles. Son sort dépend désormais du jugement du tribunal — et, peut-être, de la capacité de la société à faire la différence entre l’amour et la possession.

Sources :

  • Ouest-France