Santé

Le coronavirus peut-il se transmettre par les pets? Des médecins répondent

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R.D.

Peut-on attraper le coronavirus via les flatulences d’un porteur ? Sans l’avouer, cette question taraude beaucoup de gens. Et par chance, des recherches ont donné une réponse claire.

C’est bien connu. Les pandémies sont des périodes d’incertitudes. Si bien qu’on se pose tous un tas de questions. Pour la covid19 en particulier, les modes de propagation sont au cœur des préoccupation. Alors, s’il vous est arrivé de vous demander si le coronavirus se transmet par les pets, la réponse est OUI.

En effet, les médecins australien et étasunien, Andy Tagg et Aaron E. Glatt, se sont intéressés à ce mode de transmission et leurs recherches sont préoccupantes. Aussi, pendant son « Coronacast », un podcast diffusé le vendredi sur la chaîne australienne ABC Radio, leur confrère Norman Swan a mis en garde contre les gaz des personnes infectées au coronavirus. Et plus particulièrement, les particules de matières fécales qu’ils contiennent parfois.

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Méfiez-vous des pets… mais aussi des selles !

« Heureusement, nous portons un masque qui couvre tout le temps nos pets », avait introduit le Dr Norman Swan, avec une pointe d’amusement dans la voix. Les vêtements exercent effectivement une fonction protectrice.  « Je pense que ce que nous devrions faire en termes de distanciation sociale et de sécurité, c’est de… ne pas péter près des autres et de ne pas le faire les fesses nues », a-t-il poursuivi.

Pour cause, Andy Tagg avait déclaré sur Twitter que les pets d’une personne atteinte de coronavirus sont dangereux. D’ailleurs, le médecin urgentiste australien est allé plus loin dans ses réflexions, en cherchant à savoir si lesdites flatulences pouvait « générer des aérosols ». Là encore, en se basant sur les études récentes, la réponse est affirmative. Ainsi, le fait de tirer la chasse d’eau produirait des « excréments aérosolisés » (chargés en coronavirus s’ils proviennent d’un porteur). Ce qui augmenterait le risque de propagation dans l’air.

De plus, les scientifiques ont déjà établi que des souches covid19 se retrouvent dans les selles des personnes testées positives. Par conséquent, la transmission fécale-orale est non seulement possible, mais aussi inquiétante. On comprend mieux pourquoi les autorités sanitaires en Oregon et à New York ont alerté sur les dangers du contact buccal avec le caca, pendant les rapports intimes. Néanmoins, le Dr Tagg déplore l’absence d’études plus poussées concernant la diffusion du virus via les gaz corporels.

Le pantalon, un dispositif de protection efficace

Le Dr Aaron E. Glatt, épidémiologiste et enseignant-chercheur new-yorkais exerçant au mont Sinaï, vient appuyer les hypothèses de son confrère australien. Voici ce qu’il a écrit par email au New York Post :

« Des études ont clairement montré qu’un pourcentage important de patients atteints de covid19 présentent des symptômes gastro-intestinaux (seuls ou en combinaison avec des symptômes respiratoires ou d’autres symptômes généraux) au moment de la présentation de la maladie. »

Ce pourquoi, une transmission du virus par les flatulences n’est pas exclue. Toutefois, Aaron E. Glatt se veut optimiste. « Cependant, il n’y a pas de données publiées sur la question de savoir si la flatulence seule présente un risque de transmission. Chez une personne vêtue, il serait peu probable que ce soit une voie de transmission importante », a-t-il souligné.

À la lumière de ces explications, la vigilance est donc de mise. « Peut-être que le SRAS-CoV-2 peut se propager [grâce] au pouvoir du pet – nous avons besoin de plus de preuves. N’oubliez donc pas de porter l’EPI approprié à tout moment et de rester en sécurité ! » C’est ainsi que le Dr Andy Tagg a conclu son exposé.

Également co-fondateur du site de formation médicale Don’t Forget the Bubbles, l’urgentiste recommande désormais de considérer le pantalon comme un équipement de protection individuelle.

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