Ce vendredi 18 septembre, des scientifiques canadiens ont révélé les résultats de leurs dernières observations concernant le coronavirus. Celles-ci portent sur la transmission de la Covid-19 par l’homme aux animaux de compagnie, et leurs déductions sont assez inquiétantes. Car d’après cette nouvelle étude, en côtoyant des personnes porteuses du virus, les animaux peuvent contracter la maladie.
Relations entre coronavirus et les animaux
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs en sciences vétérinaires ont testé de différentes espèces animales. Plus précisément, des animaux de compagnie appartenant à des personnes infectées par le coronavirus ou qui en présentent les symptômes.
En effet, la maladie à coronavirus est une zoonose, c’est-à-dire une infection transmise à l’homme par l’animal. De ce fait, la contamination en sens inverse n’est pas exclue. D’autant plus que les dernières données révèlent des cas de chiens, chats ou encore d’un tigre, positifs au coronavirus.
Ainsi, d’après les informations recueillies par 20 minutes, les chercheurs ont effectué deux types de dépistages.
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Tests en deux étapes
D’abord, pour rechercher la présence du virus via des tests PCR chez un groupe d’animaux dont les propriétaires avaient reçu leur diagnostic il y a moins de deux semaines. Et pour ce premier échantillon de 17 chats, 18 chiens et un furet, un seul cas positif, toutefois jugé non concluant.
Ensuite, ils ont fait passer des tests sérologiques à 8 chats et 10 chiens. Cette fois-ci les maîtres étaient diagnostiqués depuis plus de 15 jours. Et là, les chercheurs ont observé des traces d’une ancienne infection (anticorps IgG) chez 4 canins et 2 félins, ainsi qu’une infection plus récente (anticorps IgM) chez 3 chats.
De plus, tous les chats et l’un des deux chiens porteurs d’anticorps auraient montré les symptômes respiratoires du coronavirus en même temps que leurs humains.
Des résultats non officiels
Si bien que les scientifiques canadiens ont d’ores et déjà partagé leurs découvertes. Pour l’instant, de manière officieuse puisqu’ils n’ont pas publié dans une revue à comité de relecture. Dorothee Bienzle, professeure à l’Université de Guelph (Ontario), a notamment déclaré :
« Même si le nombre de participants était limité (…), ces résultats préliminaires suggèrent qu’une proportion importante d’animaux domestiques vivant avec des personnes atteintes par le Covid-19 développe des anticorps. »
En outre, l’équipe présentera son rapport cette semaine, lors de la conférence sur le Covid-19 organisée par la Société européenne de microbiologie clinique et de maladies infectieuses (ESCMID).
« Hypothèse à vérifier »
Par ailleurs, les données de l’étude canadienne ne font pas l’unanimité. Certains experts estimant justement qu’en raison de l’échantillon trop restreint, l’étude est peu représentative. Or, le fait de tirer des conclusions hâtives risque d’inquiéter inutilement les propriétaires d’animaux domestiques.
C’est aussi l’avis de Sally Cutler, professeure de microbiologie médicale à l’Université d’East London. Elle explique alors que les données sont insuffisantes pour préconiser l’isolement des patients de leurs animaux de compagnie.
Et de rappeler : « les animaux peuvent être une source de réconfort pour les humains, en particulier lorsqu’ils sont malades ».