Autrefois complexée par son corps, la chanteuse a su, au fil des années, aller au-delà de ses insécurités pour assumer complètement la femme qu’elle est.
Lara Fabian a montré que nul n’est parfait et qu’il faut considérer nos défauts et fragilités, non pas comme un handicap mais plutôt l’essence qui mène vers l’acceptation de soi.
Complexée depuis sa tendre enfance
La chanteuse belgo-canadienne s’est intéressée très tôt à la musique, mais son premier rêve était de devenir ballerine.
« J’ai toujours été ébahie par la légèreté des danseurs, cette suspension des corps unie à la pureté du geste. Je passais des heures devant la télé à regarder la retransmission des ballets, avait-elle confié. »
Avec cet objectif en tête, vers l’âge de huit ans, elle se présenta au test d’entrée au Conservatoire de danse de Bruxelles. Le verdict fût traumatisant. Elle a eu droit à « Elle a les pieds plats et de grosses cuisses, on ne pourra jamais faire de porté avec ça. »
Ces quelques mots du jury balaya d’un revers de main les ambitions de la jeune fille. Après ce chapitre, elle éprouva des difficultés à assumer l’image de son corps.
Elle se fait traiter de boudin en direct
En 2005, Lara Fabian était de passage dans l’émission Tout le monde en parle sur France 2. Thierry Ardisson n’a pas manqué l’occasion de donner son avis après avoir remarqué sa perte de poids
« Là je vous trouve … c’est weight watchers le producteur ? Ce qui est bien c’est que les seins n’ont pas bougé. Parce que, parfois quand on maigrit, on perd ses seins, a-t-il déclaré. »
Une remarque qu’elle n’a pas pu oublier.
Seize ans après, dans la version québécoise de l’émission, elle se confie :
« Encore là, vous ne l’avez pas entendu dire que je suis un boudin, parce que vous avez eu la gentillesse de passer un extrait qui est encore audible, je trouve, mais c’était d’une cruauté, d’une violence … »
Quelques années plus tard, la chanteuse a écrit un livre intitulé Tout, publié le 22 septembre 2022 aux éditions Libre Expression. À travers son ouvrage, elle nous fait part de son combat contre le désordre alimentaire, un complexe durant sept longues années.
Apparemment, c’est une relation amoureuse toxique qui sera le principal élément déclencheur de son trouble. Ensuite, s’ensuivra une descente aux enfers. L’histoire se passe au début des années 2000.
En avril 1999, Lara Fabian touche le fond. Elle vomit la totalité de son repas : une montagne de tagliatelles à la truffe blanche. Après cet incident, elle jonglait entre les semaines sans encombres et les semaines infernales où elle ne se nourrissait que d’une seule pomme verte, coupée en sept tranches. Elle marquait chaque tranche par un drapeau avec le nom de chacune des journées de la semaine.
Lara Fabian, réconciliée avec son corps
À l’occasion de ses trente ans de carrière, la chanteuse a entamé une tournée Best of. On l’a retrouvé récemment à Paris, dans la salle mythique de l’Olympia, où elle a donné deux concerts à guichets fermés le lundi 3 et mardi 4 octobre.
Le lundi 3 octobre, quelques heures avant de monter sur scène, la chanteuse a posté une photo d’elle dans sa loge avec comme légende, « Bisous pour vous. En préparation pour les shows de ce soir et demain à l’Olympia avant de continuer la route vers Strasbourg, Annecy, Genève, Lyon, Marseille, Montpellier et Le Cannet. »
Elle était vêtue d’un collant noir transparent, de sous vêtements noirs qu’on voyait à travers et d’un débardeur noir, le tout galbant son corps avec perfection. Du haut de ses talons à plateforme noir, la chanteuse se penchait en avant, mains posées sur les hanches et mimait un bisou qui était adressé aux téléspectateurs. Un cliché où on la voit plus glamour que jamais. Un cadeau qui a enflammé ses fans.
Depuis longtemps, la chanteuse avait lutté contre ses imperfections. Mais maintenant, elle est en harmonie avec son corps. Un corps qu’elle avait déjà pleinement assumé quand elle avait décidé de poser sans vêtements pour Gala, il y a quelques années de cela.
« Mes insécurités, au final, elles ne sont pas justes au sens de mon apparence physique. C’est quand même un peu plus profond que je trouve que j’ai les jambes courtes puis des paupières tombantes. C’est pas juste ça. Ça a été souvent mes grandes enseignantes, mes insécurités, au travers du temps, elles m’ont plutôt guidée vers un meilleur moi. »
Lentement, elle a appris à s’aimer et surtout à s’accepter. « En vieillissant, j’ai l’impression d’avoir récolté le meilleur de ce que je pouvais devenir. »