À partir du tableau « Expédié sur une mer orageuse » du peintre Ludolf Bakhuizen, on imagine facilement quel enfer est en train de vivre l’équipage sur ces voiliers du XVIIe siècle. Au premier regard, votre cerveau vous fait voir en mouvement cette tumultueuse tempête. Mais comment transformer ce tableau en mouvement et même en vidéo ? En réalité, c’est possible grâce à une astuce d’illusion d’optique.
L’effet d’optique inventé par deux docteurs
Selon le magazine Sciences et Vie, deux professeurs de l’Université de Sunderland (Angleterre) ont inventé à partir de ce tableau un effet d’optique. Rapidement, on passe d’une image fixe à une tempête. Bien plus qu’un simple tableau, notre esprit imagine une mer déchaînée, un ciel noir, un navire secoué par les flots.
En fait, le docteur Mike Pickard et Gurpreet Singh ont retouché l’image. L’objectif ? Faire que chaque élément du tableau avance et recule petit à petit, indépendamment les uns des autres. Ensuite, les deux docteurs ont changé la lumière de la peinture pour permettre à leur illusion d’optique de fonctionner parfaitement. L’image a été affichée en positif puis en négatif, l’oeil perçoit le bateau en mouvement dans l’eau. Des va-et-vient qu’on observerait comme à la lumière stroboscopique.
Avec ces ajustements sur le tableau d’origine de Ludolf Bakhuizen, ils ont donné vie à une image qui date de plus de 300 ans.
« Avec les écoutilles fermées, l’équipage vit une expérience de montagnes russes ! Mais cette impression de mouvement sauvage est illusoire. » — Mike Pickard, professeur à l’Université Sunderland
Un tableau déjà très réaliste
Ce tableau a été peint par un passionné de peintures maritimes. Le peintre néerlandais Ludolf Bakhuizen est un observateur exigeant de la nature qui n’a pas hésité à s’embarquer lui-même sur des navires pour étudier et y faire des croquis rapides avec des effets de vents et de tempêtes. Au fil de sa vie, il s’est efforcé de rendre ses peintures de la manière la plus réaliste qu’il soit. Ludolf Bakhuizen va jusqu’au plus petit détail des reflets de l’eau par exemple. D’où cette impression de réel lorsque vous regardez son tableau.