En août dernier, la maison de deux retraités lyonnais était squattée par un couple. Une affaire qui avait fait grand bruit dans les médias. Aujourd’hui, un autre couple de squatteurs s’est installé dans une maison d’un petit village de la Nièvre. Une résidence qui appartient à une octogénaire sous curatelle.
Les squatteurs, au fait de la loi, n’entendent pas quitter les lieux avant qu’une décision de justice ne les y contraigne. Une décision qui pourrait bien prendre de longs mois avant d’être prononcée.
La maison d’une octogénaire sous curatelle squattée par des quadragénaires qui refusent de partir
Depuis plusieurs jours, une affaire secoue le petit village de Saint-Honoré-les-Bains, où résident près de 750 habitants, à la lisière du massif du Morvan.
Un couple de quadragénaire a pris possession d’une maison située rue des Caves, depuis près de trois semaines. Un troisième individu squattait également les lieux. Âgé d’une soixantaine d’années, il a fini par partir le week-end dernier. Mais le couple refuse pour sa part de quitter les lieux. Ils ont fait savoir au fils de la propriétaire qu’ils connaissaient parfaitement la loi et n’entendaient pas bouger.
La propriétaire de la bâtisse squattée est une octogénaire sous curatelle, placée en Ehpad. C’est son fils, qui réside en région parisienne, qui s’est aperçu de la présence des squatteurs dans la maison familiale.
« C’est le village natal de ma mère, elle a vécu là toute sa jeunesse. Elle revient tous les ans, mais là, un problème de santé, puis le coronavirus l’ont contrainte à rester en Ehpad. Nous sommes venus pour la dernière fois en octobre 2019. C’est le premier été où l’on ne vient pas, et on découvre la maison squattée. J’ai été prévenu de la situation le 30 août »,
explique celui-ci au Journal du Centre.
« Aujourd’hui, elle a plus de 80 ans et elle l’entretient moins, c’est vrai, fait savoir le fils au sujet de la propriétaire. Mais elle souhaite y revenir dès que la situation du coronavirus en Île-de-France le lui permettra. »
La vidéo de l’altercation entre les squatteurs et le propriétaire fait polémique sur les réseaux sociaux
Samedi 12 septembre 2020, le fils de la propriétaire s’est rendu sur les lieux. Ulcéré, il a souhaité s’entretenir avec les squatteurs. Malgré la présence du maire du village, Didier Bourlon, le couple n’a pas voulu partir.
Une partie de la rencontre a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
Alors que le fils de la propriétaire leur demande de partir, les squatteurs répondent : « On attend les gendarmes et le texte de loi français« . La femme explique même prendre soin des lieux et vouloir débroussailler les ronces dans le jardin.
Des squatteurs pas facilement expulsables ont investi une résidence secondaire à Saint-Honoré-les-Bains La maison est la résidence secondaire d’une dame qui est aujourd’hui en Ehpad dans la région parisienne. Elle est sous curatelle. Ses enfants sont les propriétaires légitimes La gendarmerie a donc été prévenue de la situation. « Ils sont intervenus, mais les squatteurs étant là depuis plus de 48 heures, ils ne peuvent pas être expulsés comme ça. Ils ne veulent plus partir, même s’ils n’ont aucun titre de propriété. Ils disent qu’ils sont chez eux. Apparemment, ils auraient même changé les serrures »
Publiée par Le reveil citoyen sur Dimanche 13 septembre 2020
La loi est en effet du côté des squatteurs. Passé un délai de 48 heures, les occupants d’une résidence secondaire ne peuvent plus être délogés par les forces de l’ordre. Le seul moyen de les expulser est alors d’obtenir une décision de justice.
« C’est quand même impressionnant. Ils ont la loi pour eux et ils la connaissent. J’ai vu pas mal de choses dans ma vie, mais là… C’est inouï ! »,
déplore M. Bourlon dans les colonnes du Journal du Centre.
De son côté, le maire du village craint que les choses ne dégénèrent : « Certains jeunes, certains moins jeunes vont se regrouper et vont chasser les squatteurs. C’est ce que j’ai expliqué à certaines autorités ce matin. J’ai très peur que ça dégénère », confie l’édile.
De son côté, le fils de la propriétaire a déposé plainte et engagé un avocat. « Il m’a dit que ça durerait entre un an et un an et demi », souligne-t-il.