Quand Karine Lellouche hérite de la maison familiale d’Andernos-les-Bains, elle imagine régler les lourds frais de succession qui dépassent le million d’euros. Mais au printemps, tout bascule. Lorsqu’elle pousse la porte de la propriété, elle découvre qu’un homme s’y est installé sans droit ni titre. Un inconnu qui, selon elle, occupe les lieux comme s’ils étaient à lui.
Dans son entourage, on raconte qu’elle avait « l’impression de perdre une deuxième fois son père » tant cette maison représentait un dernier lien avec lui. Malgré une plainte déposée à la gendarmerie et un signalement auprès de la préfecture, rien ne bouge. Les jours passent, la trêve hivernale approche, et la vente paraît impossible.
L’épuisement émotionnel avant l’explosion
Karine aurait confié à des proches qu’elle vivait « une impasse étouffante ». Elle s’inquiète, ne dort plus, réalise qu’elle pourrait tout perdre. Cette peur se transforme en geste irréparable : elle décide de faire appel à plusieurs hommes pour expulser elle-même l’occupant.
Le 25 septembre, l’expédition tourne à la scène de violence. Le squatteur est passé à tabac, blessé au point d’être hospitalisé et reconnu en incapacité totale de travail pendant trois jours. L’affaire prend alors une tournure inattendue. L’homme porte plainte, et les enquêteurs remontent rapidement la piste jusqu’à la propriétaire.
L’enquête bascule : des dénégations aux aveux
D’abord, elle nie. Puis, lors d’une nouvelle garde à vue, Karine finit par admettre qu’elle a orchestré l’opération. Elle parle d’un « geste de désespoir », d’un moment où elle n’a plus vu d’autre issue. Mais pour le parquet de Bordeaux, l’affaire va bien au-delà d’un simple excès de colère : l’accusation évoque une véritable association de malfaiteurs.
Entre-temps, la maison a finalement été vendue, comme si Karine tentait de refermer un chapitre devenu trop lourd. Mais un autre s’ouvre désormais : celui du tribunal.
Une propriétaire brisée face à la justice
Dans quelques semaines, Karine devra s’expliquer devant les juges. Elle encourt jusqu’à dix années de prison. Ceux qui la connaissent parlent d’une femme « broyée par une situation qui lui échappait ». D’autres y voient une vengeance disproportionnée. Une chose est sûre : cette affaire divise et remet en lumière un débat vif en France autour des squats, de la justice et des propriétaires en détresse.
L’histoire de Karine, entre colère, peur et regrets, pose une question troublante : jusqu’où peut-on aller quand on a l’impression que tout nous échappe ?
Sources :
Actu.fr, informations judiciaires communiquées par le parquet de Bordeaux, éléments fournis dans l’article d’origine.


