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“Regardez l’équipe de France, il n’y a que des Noirs !”, les propos controversés de Pierre Ménès divisent l’opinion


Invité d’une émission politique, Pierre Ménès a une nouvelle fois créé la controverse avec des propos jugés racistes sur la composition de l’équipe de France. Une sortie explosive qui secoue le monde du football et réveille un débat aussi vieux que les Bleus eux-mêmes.

On le croyait assagi, discret depuis ses polémiques passées. Mais Pierre Ménès est revenu, et pas de la meilleure manière. Invité de l’émission “Bistro Libertés” sur la chaîne TV Libertés, l’ancien chroniqueur de Canal+ a lâché une phrase qui a immédiatement fait bondir les internautes :

« Regardez l’équipe de France, aujourd’hui, il y a 11 Noirs. »

Tout est parti d’une anecdote sur son fils, qu’il évoque avec désinvolture. Selon lui, le jeune garçon aurait quitté son club de Torcy, en Seine-et-Marne, à cause d’une “ambiance communautaire”. Pierre Ménès explique que son fils se sentait “mis à l’écart”, avant de conclure :

« Dans l’équipe, il n’y avait que des Maghrébins et des Noirs. »

Des propos crus, assumés, mais qui ont immédiatement provoqué un torrent de réactions.

Indignation générale dans le monde du foot

Sur les réseaux sociaux, le choc a été instantané. En quelques heures, le nom de Pierre Ménès s’est hissé parmi les tendances X (ex-Twitter). D’anciens joueurs comme Djibril Cissé ou Bafétimbi Gomis se sont publiquement désolidarisés de l’éditorialiste, dénonçant “des paroles indignes” et “un discours qui divise”.

Beaucoup ont vu dans cette sortie un énième “dérapage” d’un homme habitué aux polémiques, souvent accusé de ne pas connaître la limite entre provocation et discrimination.
D’autres, en revanche, affirment que Ménès met en lumière une “réalité du football français”, où la majorité des joueurs viennent de milieux populaires et issus de l’immigration. Un débat houleux, glissant, qui dépasse largement le cadre sportif.

Quand le sport devient un miroir social

Ce n’est pas la première fois que la couleur de peau des Bleus devient un sujet de discussion publique. Déjà en 1998, lors du sacre mondial de la “France black-blanc-beur”, la diversité de l’équipe était célébrée comme une fierté nationale. Mais vingt-cinq ans plus tard, le regard semble avoir changé.

Le football, pourtant espace de mélange et de réussite collective, se retrouve à nouveau pris dans les filets des débats identitaires. Derrière les statistiques ou les constats de Ménès, c’est la question du “visage de la France” qui ressurgit, avec toutes les tensions que cela comporte.

S’il est vrai que de nombreux joueurs de l’équipe actuelle sont d’origine africaine ou antillaise, réduire la sélection à une couleur de peau revient à effacer le talent, le mérite et la diversité des parcours. Ce glissement du sportif au racial n’a rien d’anodin. Il révèle, en creux, une société encore incapable d’aborder sereinement la question de l’identité.

Un passé déjà chargé de polémiques

Ce n’est pas la première fois que Pierre Ménès franchit la ligne rouge. En 2021, il avait été au cœur d’un scandale d’agressions sexuelles présumées au sein de Canal+, ce qui lui avait valu une mise à l’écart médiatique. Depuis, chacune de ses apparitions publiques semble s’accompagner d’une déclaration choc — un moyen, selon certains, de retrouver une visibilité perdue.

Cette fois, le chroniqueur a sans doute été trop loin. Ses propos, prononcés sur une chaîne connue pour ses positions conservatrices, sonnent comme un clin d’œil assumé à un certain électorat. Mais dans un pays marqué par des décennies de lutte contre les discriminations, le prix du “buzz” pourrait être lourd à payer.

Provocation calculée ou dérapage incontrôlé ?

Derrière le vacarme médiatique, une question persiste : Pierre Ménès croit-il réellement ce qu’il dit, ou cherche-t-il simplement à faire parler de lui ?
Sa sortie interroge sur la responsabilité de ceux qui disposent d’une tribune. Quand un journaliste connu associe implicitement la couleur de peau à une forme d’exclusion, il ne se contente pas de “constater” une réalité — il façonne un discours, il donne un ton, il légitime des stéréotypes.

La polémique autour de Pierre Ménès dépasse donc sa personne. Elle renvoie à la tension profonde entre deux visions du football : celle d’un sport populaire et universel, et celle, plus cynique, d’un miroir où s’expriment les fractures d’une société qui n’a pas encore trouvé la bonne manière de parler d’elle-même.