La course à l’Élysée pour 2027 s’annonce plus ouverte que jamais. Emmanuel Macron, contraint par la Constitution, ne pourra pas se représenter. Dans son sillage, les noms d’Édouard Philippe, Gabriel Attal, voire François Hollande, sont régulièrement cités. À droite, Jordan Bardella apparaît comme l’héritier naturel de Marine Le Pen, mise en difficulté par ses affaires judiciaires.
Mais dans cette valse de prétendants, une voix étonne, amuse et intrigue : celle de Patrick Sébastien.
« Patoche Président » : la blague devient sérieuse ?
Invité sur le plateau de Tout beau tout n9uf, Patrick Sébastien a surpris tout le monde :
« Les mômes de 20 ans me disent : “Patoche président !” Et parfois, ils ne rigolent pas tant que ça… »
L’ancien animateur du Plus grand cabaret du monde affirme qu’on lui parle souvent de candidature. Et il ne nie plus y penser.
« Il y a un politologue qui disait que je pourrais être le candidat du peuple. J’ai trouvé ça intéressant. »
Loin de vouloir décrocher les clés de l’Élysée, il évoque plutôt une candidature de témoignage. Celle d’un homme en colère, témoin d’un ras-le-bol social et d’un besoin d’écoute.
Un porte-parole d’une « autre France »
Dans son style franc, direct, presque gouailleur, Patrick Sébastien assume son ambition :
« Je ne veux pas être élu. Je veux être le porte-parole d’une autre France. Celle qui en a marre d’être manipulée, exploitée, méprisée. »
Il dit ressentir une déconnexion croissante entre les élites politiques et le quotidien des Français.
« On ne donne plus la parole aux gens simples. Et pourtant, ils existent. Ils votent, ils souffrent, ils espèrent. »
Ce message résonne fortement dans un contexte où la méfiance envers les partis traditionnels ne cesse de croître.
Un slogan évocateur : « Ça suffit ! »
Sans programme ni parti, Patrick Sébastien pense malgré tout à une bannière :
« Le nom est très simple : Ça suffit. Ça veut dire ce que ça veut dire. »
Un cri du cœur qui résume la lassitude d’une partie de la population. Et un slogan qui rappelle les mouvements citoyens récents, comme les Gilets Jaunes, qu’il a plusieurs fois soutenus publiquement.
Candidature folklorique ou symptôme d’un malaise politique ?
Certains analystes s’interrogent : faut-il prendre cette déclaration au sérieux ? Pour Thomas Guénolé, politologue et auteur de Petit guide de survie démocratique, ce type de candidature est révélateur :
« Quand une personnalité du showbiz envisage l’Élysée, ce n’est pas juste de l’humour. C’est souvent une alerte sur l’état de notre démocratie. »
D’autres figures comme Cyril Hanouna ou Franck Dubosc ont également été évoquées pour 2027, preuve que la politique attire – ou désespère – au-delà des cercles classiques.
Le précédent Coluche : un parallèle troublant
Impossible de ne pas penser à Coluche, qui en 1980, avait créé la surprise en annonçant sa candidature à la présidentielle. Un mouvement né sur le ton de la dérision… mais qui avait rassemblé jusqu’à 16 % d’intentions de vote selon certains sondages.
Comme Coluche, Patrick Sébastien joue sur l’anti-système, l’humour et le contact populaire. Mais il est aussi conscient des limites de l’exercice :
« Je n’ai pas de programme. J’ai un ressenti. Si un mouvement comme ça naît, je l’accompagnerai, mais je ne le piloterai pas. »
une candidature à prendre au sérieux ?
Faut-il s’attendre à voir Patrick Sébastien déposer officiellement sa candidature en 2027 ? Probablement pas. Mais son discours, sincère et brut, touche une corde sensible dans l’opinion. Il reflète une fatigue démocratique grandissante, une envie de changement, voire de rupture avec les codes habituels.
Et si, finalement, ce n’était pas l’homme, mais le message qui comptait ?