« Dinguerie, ce qui vient d’arriver ! » C’est avec ces mots qu’un jeune homme commence la vidéo qui enflamme les réseaux sociaux depuis le week-end dernier. Dans ce témoignage face caméra, il raconte avoir cherché en vain des toilettes non binaires lors de sa visite au musée du Louvre, à Paris.
Selon lui, un responsable du musée lui aurait répondu sur un ton moqueur en désignant les poubelles. Choqué, il affirme avoir été contraint d’uriner à l’extérieur, « devant des gens », ce qui l’aurait profondément humilié.
« Je suis scandalisé », conclut-il, en annonçant son intention de boycotter le musée et de porter plainte.
Une démarche qui interroge
Depuis la publication de cette vidéo, les réactions sont nombreuses… et partagées.
Certains internautes comprennent la démarche, d’autres la jugent disproportionnée, voire provocatrice. Beaucoup s’interrogent : une institution culturelle comme le Louvre doit-elle impérativement proposer des toilettes non genrées ?
Le débat est relancé, et il révèle une fracture d’opinion bien réelle.
Des toilettes inclusives déjà présentes ailleurs
Si le Louvre ne propose pas de toilettes non binaires, certaines entreprises et établissements publics ont déjà franchi le pas. C’est le cas, par exemple, des Galeries Lafayette Champs-Élysées, de BNP Paribas, ou encore de Spotify, Ubisoft et Meta.
Pour Ubisoft, l’aménagement de ces sanitaires visait à répondre aux besoins d’une petite minorité de salariés, tout en suivant une tendance apparue aux États-Unis. Ces toilettes dites « neutres » sont pensées pour accueillir toute personne ne se reconnaissant pas dans une identité homme/femme.
Des arguments pratiques… et controversés
Certains défenseurs de ces installations avancent des arguments sanitaires ou pratiques. Une enquête du Guardian, publiée en 2017, montrait que des toilettes non genrées pourraient réduire les files d’attente, en particulier pour les femmes.
D’autres évoquent les conséquences sur la santé ou le bien-être des personnes concernées, comme l’a souligné une étude canadienne pointant les effets du stress lié à l’usage des WC dans un environnement non inclusif.
Mais ces arguments ne convainquent pas tout le monde. Pour de nombreux Français, la généralisation des toilettes neutres reste inutile, voire confuse, surtout lorsqu’elle se heurte aux normes existantes.
Une sensibilité croissante… et parfois jugée excessive
La plainte annoncée par le jeune homme n’est pas sans rappeler d’autres cas similaires. En 2023, des militants LGBT avaient attaqué la SNCF pour n’avoir proposé que les civilités « Monsieur » et « Madame » sur ses formulaires. Leur requête avait été rejetée en France, mais portée devant la Cour de justice de l’Union européenne.
Ces affaires montrent une augmentation des démarches juridiques liées aux revendications de genre, mais aussi une lassitude grandissante chez certains citoyens, qui dénoncent des combats jugés exagérés ou déconnectés du quotidien.
Un musée sous les projecteurs… malgré lui
Le Louvre n’a, pour l’instant, pas communiqué sur cette affaire. Mais il est désormais au centre d’un débat bien plus large que son enceinte : celui de la prise en compte — ou non — des identités de genre dans l’espace public.
Faut-il réorganiser l’ensemble des équipements publics pour quelques cas ?
Ou, au contraire, est-ce une évolution légitime d’une société plus attentive à toutes les sensibilités ?
Le public, lui, reste divisé. Et cette affaire, aussi singulière soit-elle, n’a sans doute pas fini de faire parler.