Il y a quelques semaines, une employée du supermarché Leclerc de Strasbourg a été licenciée par sa direction. Comme le rapportent Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), la caissière aurait acheté durant sa pause une baguette de pain et une patate douce.
La caissière licenciée pour faute grave
Les achats auraient été effectués entre 15h29 et 15h53 par cette employée, qui n’avait pas de moyen de paiement avec elle. La salariée aurait donc demandé à l’une de ses collègues caissières de mettre son panier en attente, afin de se rendre au vestiaire chercher 4 euros et quelques pour régler ses courses.
Problème : deux mois après les faits, la caissière a reçu une lettre de licenciement pour faute grave. Dans cette missive consultée par nos confrères des DNA, la direction du Leclerc de Strasbourg lui reproche d’avoir effectué des « achats personnels sur son temps de travail ». Des accusations réfutées par la salariée, qui assure avoir fait ses courses durant sa pause.
Les achats réalisés par les employés de Leclerc doivent être consommés sur place
L’employée est soutenue par ses collègues, qui affirment également que les achats ont été réalisés hors de ses horaires de travail. Elle a donc décidé de poursuivre Leclerc devant les Prud’hommes pour faire valoir ses droits. La caissière reconnait toutefois que le règlement intérieur du supermarché précise bien que les produits achetés par le personnel doivent être consommés sur place.
Mais pour Carole Desiano, secrétaire fédérale en charge du secteur de la grande distribution chez FO, la caissière a bien effectué ses achats durant sa pause. « Un temps réservé au salarié où il n’est plus rattaché par son lien de travail », précise-t-elle auprès d’Actu Strasbourg.
La grande distribution coutumière de ce type de pratiques ?
Face à la polémique, Leclerc s’est justifié sur les réseaux sociaux ce mercredi 31 mars. Sur Twitter, l’enseigne explique avoir « mandaté un expert en droit du travail » pour clarifier la situation. Le supermarché veut ainsi s’assurer du « respect du Code du travail ».
Pour Wilson Martinez, secrétaire général CGT du Commerce et des Services du Bas-Rhin, « ce genre de pratiques » est habituel dans la grande distribution. « Cela s’inscrit dans la logique du management par la peur dont elle est coutumière », souligne-t-il.