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Leur tentative de traverser les États-Unis en Tesla s’arrête après seulement 96 km !


Deux influenceurs américains ont tenté l’impossible : traverser les États-Unis sans toucher au volant, en mode Full Self-Driving. Leur aventure, suivie par des milliers d’abonnés, s’est arrêtée après seulement 96 kilomètres. Retour sur un fiasco qui en dit long sur les promesses non tenues de Tesla.

Ils voulaient écrire une page d’histoire automobile. Deux passionnés, à la tête de la chaîne YouTube Bearded Tesla Guy, ont décidé de relever un défi : parcourir les États-Unis d’ouest en est à bord d’une Tesla Model Y équipée du mode Full Self-Driving (FSD). L’idée était simple, mais ambitieuse : prouver que la technologie d’Elon Musk tenait enfin ses promesses, neuf ans après l’annonce d’une traversée similaire entre Los Angeles et New York qui n’a jamais vu le jour.

Mais la route américaine, imprévisible, n’a pas tardé à rappeler ses règles. À peine 96 kilomètres après leur départ de San Diego, la Tesla percute un débris pourtant visible sur l’autoroute. Le passager avait bien signalé l’obstacle, mais le conducteur a fait confiance au logiciel et n’a pas repris la main. L’impact a endommagé la suspension avant et déclenché une série d’alarmes au tableau de bord. Le rêve s’est brisé avant même d’avoir vraiment commencé.

Le FSD : promesse d’autonomie ou illusion marketing ?

Cet accident met en lumière un paradoxe majeur. Le nom « Full Self-Driving » laisse penser à une autonomie totale, mais la réalité est bien différente. Le système Tesla reste classé niveau 2 d’automatisation : il assiste le conducteur, mais n’autorise en aucun cas à lâcher totalement le volant. Légalement, l’humain doit rester attentif et prêt à reprendre le contrôle à chaque instant.

Ce décalage entre la communication et la réalité crée une confusion dangereuse. Beaucoup d’utilisateurs, séduits par l’idée d’une conduite sans effort, finissent par relâcher leur vigilance. C’est exactement ce qui s’est produit lors de ce voyage avorté. Un simple débris a suffi à rappeler que la voiture n’était pas capable de gérer toutes les situations imprévues.

Elon Musk lui-même a reconnu que les « derniers millièmes de pourcent » de fiabilité sont les plus difficiles à atteindre. Autrement dit, un logiciel peut gérer 99 % des cas, mais ce sont les rares exceptions — un objet sur la route, une situation atypique, une mauvaise visibilité — qui font toute la différence entre une technologie prometteuse et une technologie véritablement sûre.

Quand les concurrents prennent de l’avance

Pendant que Tesla multiplie les promesses et les mises à jour partielles, d’autres acteurs du secteur avancent plus prudemment mais sûrement. Waymo, filiale d’Alphabet, a déjà mis en service des robotaxis dans plusieurs villes américaines. En 2025, la société revendique des millions de kilomètres parcourus en mode autonome complet, avec un taux d’accidents bien inférieur à celui des conducteurs humains.

Selon une étude récente, Waymo a enregistré 85 % moins d’accidents avec blessures que la moyenne nationale aux États-Unis. Un chiffre qui renforce l’idée que Tesla, en misant sur une approche uniquement basée sur les caméras et en refusant les capteurs lidar, pourrait avoir pris une voie plus risquée que ses concurrents.

Un échec technique mais aussi symbolique

L’accident de ces deux influenceurs n’est pas seulement une panne mécanique. Il illustre les limites d’une vision qui veut faire croire que l’avenir est déjà là. La route, elle, n’est pas un laboratoire. Et la confiance aveugle dans une machine, même aussi sophistiquée qu’une Tesla, peut avoir des conséquences immédiates et coûteuses.

À quelques mois de 2026, la grande démonstration d’Elon Musk — une traversée des États-Unis sans intervention humaine — n’a toujours pas eu lieu. Et chaque échec rappelle que la promesse de la voiture totalement autonome reste encore hors de portée.