L’amendement, initialement voté par le Sénat, suggérait de supprimer les avantages des ex-chefs de l’État dans le cadre de chasses aux économies devenues cruciales. Pourtant, la Commission Mixte Paritaire (CMP) a rejeté cette proposition, montrant que même les tentatives symboliques de juguler les dépenses ont du mal à percer en période de restrictions budgétaires sévères.
La sénatrice Nathalie Goulet, qui avait porté cet amendement, a déclaré avec perspicacité : « La sécurité est maintenue, ce sont les autres frais qui ne le sont pas. Ils touchent des retraites importantes. En responsabilité, la CMP devrait maintenir cette suppression à un niveau pertinent. »
Pressions Budgétaires et Symbolisme
Malgré une économie potentielle, estimée à 2,8 millions d’euros par an, la proposition a suscité des tensions. Nombreux sont ceux qui ont vu cette suppression symbolique comme une occasion manquée, un geste significatif qui aurait pu asseoir l’engagement du gouvernement à faire respecter les restrictions budgétaires dans cette période difficile.
Le député Hervé Maurey a noté : « Entre 2022 et 2023, les crédits pour les anciens Premiers ministres ont grimpé de 11 %, alors que seuls 13 anciens Premiers se partageaient ces fonds. » Ce commentaire met en lumière la croissance alarmante des dépenses accordées à ces anciens dirigeants mêmes en l’absence de changements structurels notables.
Le Rôle Majeur de François Bayrou
Dans une intervention décisive, François Bayrou a été l’avocat du statu quo, plaidant que : « Quand on occupe des postes à responsabilités dans des moments de crise, il y a forcément, pour le futur, des précautions à prendre. » Ces mots semblent avoir pesé lourdement dans la balance, écartant ainsi l’amendement.
De même, Patrick Mignola a ajouté : « Il convient, dans un monde aussi dangereux que le nôtre, qu’on se représente que d’anciennes personnalités qui ont occupé des fonctions très importantes puissent avoir un service de protection. » Cet aspect sécuritaire reste, selon les partisans du maintien des privilèges, une nécessité impérieuse.
Les Réactions et une Liste de Privilèges
En outre, ces privilèges englobent des services conséquents :
- Un secrétaire particulier pour les ex-Premiers ministres durant dix ans.
- Une voiture avec chauffeur sans durée limite.
- Une protection assurée par le Service de la Protection de la Police Nationale.
Ces pourparlers ont également suscité des critiques de la part de la gauche française. Gabrielle Cathala a clairement déclaré : « Comment peut-on accepter que ce genre d’avantages soit réintroduit dans le budget alors que l’on réduit les dépenses publiques ? »
Malgré une opposition notable et la pression budgétaire montante, les privilèges des anciens présidents et Premiers ministres sont maintenus. Cette décision soulève un débat plus large sur les priorités économiques et le symbolisme des politiques d’austérité. Les mois à venir pourraient révéler si cette manœuvre aura des implications durables sur la perception publique et l’économie française.