Après la naissance de son troisième enfant, Aleshia Rogers, une jeune maman du Nebraska (États-Unis), suivait un traitement banal pour soulager les douleurs liées à sa césarienne. Comme beaucoup, elle avait recours à l’ibuprofène, un médicament qu’elle prenait depuis l’adolescence sans jamais connaître de problème.
Mais trois semaines après son accouchement, tout a basculé. Son visage a commencé à enfler, une éruption cutanée est apparue sur sa poitrine et ses yeux se sont mis à brûler.
Des diagnostics erronés
Lors de ses premières visites à l’hôpital, les médecins ont cru à une conjonctivite (« pink eye ») ou à la scarlatine. Ils lui ont même conseillé de continuer à prendre l’ibuprofène. Pourtant, les symptômes ont rapidement empiré : le lendemain, son visage entier était gonflé et ses yeux complètement fermés.
Une réaction rare
Peu après, Aleshia a été diagnostiquée avec le syndrome de Stevens-Johnson (SJS), une réaction rare mais extrêmement grave du système immunitaire face à certains médicaments. Dans son cas, la maladie a évolué vers sa forme la plus sévère, appelée n nécrolyse épidermique toxique (TEN).
Concrètement, la peau d’Aleshia s’est détachée « par plaques », jusqu’à 95 % de son corps. Privée de cette barrière vitale, elle a développé une septicémie et une défaillance multi-organes.
Le coma et une chance de survie infime
Les médecins ont placé la jeune femme de 27 ans dans un coma artificiel. Ses proches n’avaient que peu d’espoir : ses chances de survie étaient estimées entre 5 et 10 %. Pendant trois longues semaines, sa famille a vécu dans l’attente angoissante d’un signe de vie.
Contre toute attente, Aleshia s’est réveillée. Mais son calvaire n’était pas terminé. Elle a dû subir des greffes de peau, une chirurgie oculaire et un suivi médical intensif.
« Mon corps a décidé de rejeter l’ibuprofène »
Aujourd’hui, cette maman de trois enfants vit encore avec les séquelles du SJS. Elle raconte ne pas comprendre pourquoi son organisme a soudainement réagi à ce médicament qu’elle utilisait depuis l’âge de 14 ans.
« Les médecins m’ont dit que mon corps avait simplement décidé de ne plus le supporter. C’est très perturbant, car il n’y a pas de prévention possible », explique-t-elle.
Malgré la peur que cette expérience pourrait inspirer, Aleshia insiste :
« Je ne veux pas que les gens aient peur des médicaments, mais qu’ils soient conscients des risques rares qui existent. »
Une miraculée
Si elle a perdu certains souvenirs, dont celui de son accouchement, Aleshia considère chaque journée comme un cadeau. Elle se décrit comme une survivante et ses proches n’hésitent pas à parler de « miracle ».