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La ministre affirme que la Clim n’est pas la solution en étant sous la Clim


Alors que la France suffoque sous une canicule record, les déclarations d’Agnès Pannier-Runacher sur la climatisation suscitent la controverse. La ministre de la Transition écologique, interrogée dans une pièce climatisée, a mis en garde contre un usage généralisé des climatiseurs... Une prise de position qui fait tiquer, en pleine vague de chaleur.

Les températures dépassent les 40°C dans certaines régions, les écoles ferment, les organismes souffrent… Face à ce contexte brûlant, certains responsables politiques réclament un plan national de climatisation. Mais Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a préféré tempérer ces propositions — tout en s’exprimant dans un studio climatisé.

Interrogée sur Franceinfo aux côtés de François Bayrou, la ministre a clairement exprimé ses réserves : « On a un vrai sujet avec la climatisation. » En cause ? Son impact sur l’environnement, notamment dans les grandes villes déjà victimes des îlots de chaleur.

❄️ “Refroidir une pièce, c’est réchauffer ailleurs”

Selon elle, la logique est simple : « La thermodynamique est très claire : quand vous refroidissez une pièce, vous réchauffez un autre espace. » Ainsi, l’air chaud expulsé par les climatiseurs aggrave la température extérieure, surtout dans les zones urbaines où les bâtiments retiennent déjà la chaleur.

Pire encore, l’usage massif de la climatisation pourrait augmenter jusqu’à huit degrés le ressenti à l’extérieur, selon la ministre. Un paradoxe écologique qui pousse l’exécutif à freiner sur un déploiement généralisé des climatiseurs.

👵 Des exceptions pour les plus vulnérables

Agnès Pannier-Runacher tient cependant à nuancer : il n’est pas question d’interdire la climatisation partout. « Il faut climatiser pour les personnes vulnérables », affirme-t-elle. Mais elle appelle à la prudence : un recours trop large pourrait accentuer les effets de la chaleur… et accroître la facture énergétique.

🌍 La solution ? Miser sur le sol plutôt que sur l’air

Plutôt que de refroidir l’air ambiant au détriment de l’environnement, la ministre propose des solutions alternatives : la géothermie et les réseaux de froid urbains. Ces technologies, encore peu utilisées, permettent de puiser la fraîcheur du sous-sol et de refroidir les bâtiments de manière plus durable.

Le gouvernement prévoit ainsi de tripler le développement de ces installations dans sa stratégie énergétique. Une manière, selon elle, de concilier adaptation au changement climatique et transition écologique.

📢 Une déclaration qui fait réagir

Sur les réseaux sociaux, la sortie de la ministre a provoqué une avalanche de réactions. Beaucoup ont pointé du doigt l’ironie de voir une responsable politique fustiger la climatisation… tout en profitant de ses bienfaits.

Certains internautes dénoncent un discours « déconnecté », d’autres y voient une hypocrisie, notamment pour ceux qui, faute de moyens ou de logements adaptés, n’ont d’autre choix que de subir la chaleur.

Dans un pays frappé par des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, le débat autour de la climatisation s’annonce brûlant. Faut-il privilégier les solutions de long terme au détriment du confort immédiat ? Et surtout, les messages des responsables politiques sont-ils crédibles si leur environnement ne reflète pas leurs propos ? La polémique ne fait que commencer.