Mardi 3 juillet. Le ciel est dégagé au-dessus du lac de la Gèmerie, à Arnage, dans la Sarthe. C’est un jour que Anthony Walle attendait depuis des mois. Son parc aquatique flambant neuf, une structure gonflable géante flottant sur l’eau, ouvre enfin ses portes. L’entrepreneur y a investi 165 000 euros, signé son prêt le matin même, et mobilisé une équipe motivée.
« Tout se passait bien », raconte-t-il. Les familles arrivent, les enfants rient, les premières heures se déroulent comme dans un rêve.
Et puis, à 16h30, tout bascule
Il n’aura fallu que quelques secondes pour que la fête tourne au cauchemar. « Trois ou quatre jeunes, déjà venus nous provoquer pendant le montage, ont sauté sur la structure sans payer, et sans gilet de sauvetage », confie Anthony. Son équipe tente de les interpeller. Mais au lieu de calmer la situation, c’est une centaine d’autres jeunes qui débarquent.
Le témoignage est glaçant : « Ils jetaient des bouteilles, des pierres… Certains avaient des barres de fer. » Un agent de sécurité, projeté dans l’eau, se fait agresser. Il doit se réfugier dans un bungalow, avec la caisse et du matériel. Un employé est blessé. La tension est extrême.
Un rêve qui s’effondre en quelques heures
Face à ce déferlement de violence, Anthony prend une décision radicale : il ferme le parc. Dès le premier jour. Il est écœuré, déboussolé. Il dépose une main courante, mais la gendarmerie, bien que présente, ne procède à aucune interpellation.
« J’ai tout misé là-dedans. Et je n’ai même pas reçu un appel de la mairie ou de la métropole du Mans. Trois jours après, toujours rien. » La voix est lasse, mais pas en colère. Juste profondément déçue.
Quelle suite pour ce parc aquatique ?
Malgré la violence de l’événement, Anthony ne ferme pas totalement la porte à un éventuel retour. « Je suis prêt à discuter, à mettre quelque chose en place pour rouvrir, mais dans de bonnes conditions. »
À défaut, il cherchera un autre lieu pour relancer son projet, ailleurs, loin de ce premier traumatisme.
Un symbole d’un malaise plus profond ?
Cette affaire, au-delà de l’anecdote, interroge. Comment un lieu pensé pour le divertissement familial peut-il devenir en quelques heures le théâtre de violences collectives ? Quelle protection pour les petits entrepreneurs face à de telles agressions ? Et surtout, quelle réponse des autorités locales face à un tel événement ?
Anthony, lui, garde encore un peu d’espoir. Mais son été, et peut-être son avenir professionnel, ont été profondément marqués.
📌 Sources :
Témoignage d’Anthony Walle sur RMC
Article du quotidien Ouest-France via Maine Libre