Aaron Spencer, éleveur de 36 ans originaire de l’Arkansas, n’était pas destiné à faire la une des journaux. Père de famille discret, il a vu sa vie basculer en juillet 2024 lorsque sa fille de 14 ans révèle avoir été victime de viols répétés. Le suspect n’est autre que Michael Fosler, 67 ans, compagnon d’une amie de la famille… et ancien policier.
L’homme est rapidement arrêté, inculpé de plus de 40 chefs d’accusation, dont agression sexuelle et possession d’images pédopornographiques. Pourtant, quelques semaines plus tard, il retrouve la liberté après avoir versé une caution de 50 000 dollars. Une libération légale, mais insupportable pour les parents de la jeune victime.
« Le système a failli », dira plus tard Aaron Spencer.
La nuit où tout a basculé
Une nuit, leur fille disparaît. Paniquée, l’épouse d’Aaron appelle la police. Le père, lui, prend la route pour la retrouver. Dans son camion, il parcourt les routes sombres de l’Arkansas… jusqu’à apercevoir sa fille à bord d’un véhicule conduit par un homme plus âgé. Michael Fosler.
Une course-poursuite s’engage. Selon la version rapportée par sa femme, Aaron parvient à sauver leur enfant, mais se retrouve attaqué. Ce qui suit reste flou, mais un coup de feu part. Le sexagénaire s’effondre. Mortellement touché.
Aaron Spencer ne fuit pas. Il explique s’être défendu et avoir agi pour protéger sa fille mineure. Les autorités, elles, y voient un homicide volontaire. Il est depuis inculpé de meurtre au deuxième degré.
De suspect à candidat au poste de shérif
Alors que la justice se prépare à le juger, Aaron Spencer prend tout le monde de court. Le 11 octobre dernier, il publie une vidéo sur Facebook :
« Je suis le père qui a agi pour protéger sa fille lorsque le système a failli. »
Dans cette vidéo devenue virale, il annonce sa candidature au poste de shérif du comté de Lonoke, affirmant vouloir “rétablir la confiance entre la population et la police”.
Pour lui, cette campagne est un symbole :
« Cette histoire ne parle pas seulement de moi. Elle parle de tous les parents qui veulent protéger leurs enfants dans un pays où la justice ferme trop souvent les yeux. »
Un peuple divisé entre émotion et colère
Depuis sa publication, la vidéo d’Aaron a déclenché une vague d’émotion. Des milliers de commentaires affluent, saluant son courage ou dénonçant la lenteur d’un système judiciaire “complice”.
Son fils, Malachi, écrit :
« Je suis fier d’appeler cet homme mon père. »
D’autres internautes le soutiennent sans réserve :
« Si je pouvais voter pour vous un million de fois, je le ferais », écrit un ancien militaire.
Mais dans l’autre camp, certains estiment qu’un homme accusé de meurtre ne peut pas prétendre incarner la loi. Le débat enfle : héros ou criminel ? Justicier ou assassin ?
Une affaire qui interroge l’Amérique
À travers le destin d’Aaron Spencer, c’est tout un pays qui s’interroge sur ses valeurs. Entre la colère des citoyens face aux crimes sexuels et la méfiance envers un système judiciaire jugé trop clément, le cas Spencer cristallise une fracture profonde : celle entre justice institutionnelle et justice du cœur.
Son procès doit débuter en janvier 2026. En attendant, Aaron continue sa campagne, porté par une conviction :
« Si les forces de l’ordre avaient fait leur travail, je n’aurais jamais eu à faire le mien. »
Sources : Daily Mail