Quatre jours après les faits, le tribunal correctionnel de Paris a jugé un père de famille de 47 ans pour « violation de sépulture, tombeau, urne cinéraire ou monument édifié à la mémoire des soldats».
Sous l’Arc de Triomphe depuis 1920, la tombe du Soldat inconnu rend hommage aux soldats pour la France lors de 14-18. Ce lieu de recueillement a été le théâtre d’un geste jugé profondément irrespectueux.
Une scène captée et diffusée sur TikTok
L’affaire prend une dimension nationale lorsque la vidéo, filmée par une touriste, est publiée sur TikTok. On y voit l’homme franchir les barrières, s’agenouiller près de la flamme, y allumer sa cigarette, puis repartir sans un mot.
La diffusion provoque une vague de colère, tant chez les internautes que chez certains responsables politiques. Bruno Retailleau ira jusqu’à demander le retrait de son titre de séjour, valable jusqu’en octobre prochain.
“La bêtise du siècle”
À l’audience, l’homme, originaire du Maroc et installé en France depuis l’âge de 9 ans, se présente vêtu d’un tee-shirt vert. Visiblement ému, il reconnaît avoir commis “la bêtise du siècle”.
Conducteur d’engins depuis une vingtaine d’années et père de quatre enfants, il explique avoir eu “une envie pressante de fumer” après avoir demandé en vain du feu à plusieurs passants. La flamme du Soldat inconnu lui aurait semblé la seule solution.
Il affirme aimer la France et l’armée, et présente ses excuses aux Français et aux militaires :
“Je regrette amèrement. Je m’excuse auprès des Français et des militaires.”
Un passé judiciaire lourd
Son casier judiciaire mentionne 28 condamnations, allant de délits routiers à des violences et dégradations. Sa première condamnation remonte à 1996, la plus récente à septembre 2022.
Le prévenu admet qu’il s’était juré de ne plus commettre de délits, mais reconnaît avoir replongé dans l’alcool après une séparation récente.
La santé mentale au cœur des débats
Une expertise psychiatrique évoque un trouble de l’attention (TDAH), un trouble bipolaire et une polytoxicomanie, pouvant altérer le discernement.
Le procureur, cependant, estime que la prise volontaire de médicaments à effets psychotropes constitue une circonstance aggravante, et non une excuse.
La décision du tribunal
Après délibération, le tribunal prononce une peine de trois mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de 18 mois.
Son avocat plaide pour une seconde chance, affirmant que son client souhaite “continuer à construire sa vie en France” malgré ses erreurs passées.