Dans un monde de plus en plus friand de technologies respectueuses de l’environnement, le marché des véhicules électriques neufs connaît un intérêt grandissant. Cependant, une ombre grandit sur cet écosystème autrefois prometteur.
Au cœur du tumulte, le marché des voitures électriques d’occasion, jadis envisagé avec optimisme, est aujourd’hui confronté à une réalité digeste. Le secteur peine à trouver son rythme, la valeur résiduelle des voitures électriques d’occasion crée un vrai dilemme.
La cause : des fluctuations de prix importantes et une technologie en rapide évolution qui rebute autant les propriétaires que les distributeurs.
Ambition technologique et réalité économique : un équilibre délicat
La volatilité des prix est accentuée par les politiques tarifaires agressives des constructeurs, en particulier de ceux qui, à l’instar de Tesla et BYD, sont dotés de stratégies commerciales ambitieuses. La dernière Tesla Y Modèle Longue Range, autrefois disponible à 62 000 euros, est aujourd’hui commercialisée à 51 990 euros ou même moins cher pour certaines offres en stock. Pour ceux qui ont investi dans ces véhicules avant les baisses de prix, le coup est dur à encaisser.
Cette situation n’affecte pas seulement les particuliers : même les organisateurs de flottes de véhicules électriques doivent revoir leur stratégie. Hertz, par exemple, a dû mettre en pause l’achat de nouveaux véhicules électriques et anticiper la revente de ceux déjà en parc, une mesure radicale qui souligne la gravité du problème.
Spéculateurs pris à leur propre jeu
Un autre facteur contribuant à cette situation est le comportement des acheteurs qui, après avoir profité d’une offre attractive, attendent une légère hausse de prix pour revendre leur voiture, souvent à l’étranger. Cependant, avec des prix en baisse, ces véhicules ne trouvent pas preneur et saturant le marché de l’occasion.
Risques technologiques et conséquences sur le marché d’occasion
Un autre risque majeur réside dans la progression technologique. Il est à noter que la technologie de la batterie évolue rapidement, et il est probable que dans cinq ans, les nouvelles batteries seront beaucoup plus performantes. Le coût du remplacement de la batterie pourrait s’avérer prohibitif pour de nombreux propriétaires, et dégrader davantage la valeur du véhicule sur le marché de l’occasion.
Cette situation influence profondément le marché des voitures électriques d’occasion, auparavant caractérisé par une offre limitée et une demande modeste. Des experts de l’industrie, comme Ludovic Coutant, ingénieur et spécialiste de la mobilité électrique chez Avere-France, confirment cette tendance.
Selon lui, « Le marché est tout de même de plus en plus pourvu, avec une hausse significative et à des coûts abordables. C’est un marché en devenir. » Malgré ces considérations, les distributeurs expriment leur inquiétude quant à la capacité de reprendre ces véhicules en fin de contrat de leasing, un enjeu majeur pour ce secteur naissant.
Une nécessaire remise en question
Face à tous ces défis, l’industrie automobile doit naviguer entre les aspirations écologiques et les réalités économiques. Le défi consiste à trouver un équilibre qui soutiendra la croissance du marché des véhicules électriques neufs tout en assurant un avenir pour les modèles d’occasion. Ce problème souligne plus que jamais l’importance d’une approche globale et durable capable de répondre aux attentes des consommateurs tout en préservant l’environnement pour les générations futures.
