Brigitte Bardot est décédée à l’âge de 91 ans, ce dimanche 28 décembre. Une disparition qui a bouleversé plusieurs générations, tant l’actrice a marqué le cinéma français et l’imaginaire collectif. Loin des projecteurs depuis des années, elle vivait retirée à La Madrague, son refuge tropézien, entourée d’animaux et coupée d’un monde médiatique qu’elle rejetait de plus en plus.
Ce que beaucoup ignoraient encore, c’est à quel point B.B. avait anticipé les moindres détails de sa fin de vie. Pas par obsession morbide, mais par volonté de garder le contrôle. Jusqu’au bout.
Un lieu choisi, validé… et tenu à l’écart des regards
Bien avant sa mort, Brigitte Bardot avait décidé de l’endroit précis où elle souhaitait être enterrée. Pas de grand cimetière, pas de mausolée, encore moins de lieu public. Elle voulait reposer chez elle, à La Madrague, dans un coin discret de son jardin, face à la mer.
Ce choix n’avait rien d’improvisé. Les démarches avaient été faites, les autorisations obtenues, et l’emplacement soigneusement sélectionné. Un lieu qu’elle décrivait comme paisible, presque apaisant, mais qu’elle évitait volontairement de visiter. « Aller voir sa tombe de son vivant, c’est déjà affronter sa disparition », confiait-elle dans ses écrits, avec cette lucidité brute qui la caractérisait.
Pourquoi elle refusait le cimetière familial de Saint-Tropez
La décision la plus commentée reste pourtant celle-ci : Brigitte Bardot ne voulait pas être enterrée auprès de ses parents, pourtant inhumés au cimetière marin de Saint-Tropez. Un choix qui a surpris, parfois choqué, mais que l’actrice assumait sans détour.
Sa crainte était claire : l’afflux de visiteurs. Elle redoutait que sa notoriété attire des foules incontrôlables, capables de détériorer le caveau familial. Dans une déclaration restée célèbre, elle évoquait sans filtre la peur de voir « des gens abîmer la tombe de ses parents ». Sa priorité n’était pas sa propre mémoire, mais la tranquillité de ceux qui l’avaient précédée.
Un raisonnement brutal dans la forme, mais profondément cohérent avec la femme qu’elle était devenue.
La Madrague, dernier symbole d’une vie à contre-courant
Choisir La Madrague comme lieu de repos éternel n’a rien d’anodin. Cette maison, Brigitte Bardot l’avait transformée en sanctuaire, à l’image de son combat pour la cause animale et de son rejet progressif du monde du spectacle. Elle y incarnait une liberté farouche, loin des conventions et des attentes.
Reposer là, plutôt que dans un cimetière prestigieux, c’était prolonger ce message jusqu’à la mort : refuser le culte, la foule, le voyeurisme. Préférer l’intime au spectaculaire. Le silence au tumulte.
Un dernier choix qui divise encore
Depuis l’annonce de sa mort, cette décision funéraire alimente les débats. Certains saluent une cohérence absolue, presque poétique. D’autres y voient une rupture définitive avec le public qui l’a portée au sommet.
Mais une chose est sûre : Brigitte Bardot est restée fidèle à elle-même. Provocante sans chercher le scandale, radicale sans calcul. Même dans la mort, elle impose son tempo et son regard sur le monde.
Un dernier acte, à son image, qui continue de faire parler.
Sources
Le Monde
Le Point
Livre Larmes de combat, Brigitte Bardot, éditions Plon (2018)


