Tout commence à l’heure du déjeuner, dans la commune paisible de Saint-Just-en-Chaussée, dans l’Oise. Une jeune femme, connue sur TikTok sous le pseudonyme de @laafemmesigma, entre dans une boulangerie locale et commande un sandwich au thon. Mais à sa grande surprise, en ouvrant son sachet plus tard, elle découvre un sandwich au poulet. Une erreur banale, mais lourde de conséquences.
Revenant pour l’échanger, elle se heurte à la gérante, qui refuse de reprendre le sandwich déjà manipulé, pour des raisons évidentes d’hygiène. Frustrée, l’influenceuse sort son téléphone et filme la scène.
Une vidéo virale, un ton agressif, et des propos polémiques
Dans la vidéo, désormais supprimée, l’influenceuse expose la boulangerie et critique violemment la commerçante. Mais c’est dans une seconde séquence, filmée depuis sa voiture, que la situation bascule.
Visiblement en colère, elle se plaint d’avoir reçu un sandwich au poulet, alors qu’elle « ne mange que halal ». Puis, elle lâche une série de propos qui choquent :
« C’est toujours dans les boulangeries de blancs qu’il y a des problèmes… »,
« Si j’avais été chez un rebeu, il m’aurait dit ‘excuse-moi ma sœur’ et m’aurait refait un sandwich »,
« J’ai perdu ma pause à cause d’une clocharde qui ne sait pas bosser ».
Des termes jugés discriminatoires, voire haineux, qui ont fait bondir de nombreux internautes.
Un commerce visé par des milliers d’internautes
Le mal est fait. En quelques heures, la vidéo dépasse les 2,5 millions de vues. Les abonnés de l’influenceuse, certains très remontés, inondent alors la fiche Google de la boulangerie de commentaires négatifs, d’insultes et de moqueries. La note de l’établissement s’effondre, plongeant la gérante dans la stupeur.
« Ce que vous faites, c’est honteux », réagit la boulangère dans la vidéo, en tentant de défendre son commerce face à une attaque virale qu’elle n’avait pas vue venir.
Une dérive inquiétante des réseaux sociaux
Cet incident relance un débat de fond : jusqu’où peut aller l’influence numérique ? Faut-il pouvoir impunément cibler un commerce pour une erreur ? Dans ce cas précis, c’est une femme, un commerce local et tout un quartier qui se retrouvent pris dans une polémique démesurée, amplifiée par la viralité des réseaux.
Si la liberté d’expression est essentielle, le cyberharcèlement, lui, est un délit. Les autorités pourraient être saisies si les faits se poursuivent ou dégénèrent davantage.
Une affaire loin d’être anecdotique
Ce n’est pas la première fois qu’un commerce local subit les conséquences d’un bad buzz numérique. Mais ce qui choque ici, c’est le caractère ethnique et insultant des propos, couplé à une utilisation abusive de l’influence pour nuire. L’influenceuse, de son côté, n’a pas réagi publiquement à la polémique déclenchée par sa vidéo.
🧁 À méditer : pour une erreur de sandwich, une boulangerie pourrait y perdre bien plus que quelques clients… Elle pourrait y perdre son image, son chiffre d’affaires, et surtout, sa tranquillité.